Dans une déclaration vidéo diffusée ce 13 juillet 2025 sur sa page Facebook, Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démoc
Dans une déclaration vidéo diffusée ce 13 juillet 2025 sur sa page Facebook, Pierre-Claver Maganga Moussavou, président du Parti social démocrate (PSD) et ancien vice-président de la République, a brisé le silence pour fustiger les modalités de fusion des partis actuellement engagées dans le processus de création de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), une formation politique en gestation impulsée par le chef de l’État Brice Clotaire Oligui Nguema.
Qualifiant ces opérations de « fusions-absorptions faites façon façon », Maganga Moussavou pointe du doigt un processus opaque, précipité et dénué de légitimité démocratique. S’il dit ne pas s’opposer au principe de regroupement des forces politiques, il s’indigne en revanche de l’absence totale de consultation des bases militantes, condition indispensable selon lui à toute fusion digne de ce nom.
⚖️ Des fusions juridiquement floues, politiquement risquées
Le président du PSD va plus loin en soulignant le statut encore inexistant de l’UDB en tant que formation politique légalement reconnue. Pour lui, il est incohérent qu’un parti en voie de constitution procède à l’absorption d’autres structures, au risque de fragiliser davantage la crédibilité du jeu démocratique gabonais.
« Nous assistons à une vaste duperie », déclare-t-il, appelant le président de la République à veiller à la rigueur des démarches entreprises au nom du renouveau.
📰 Le regard de Com d’Afrik
L’intervention de Maganga Moussavou jette une lumière crue sur un processus politique dont la rapidité pourrait masquer des insuffisances de fond. En démocratie, la méthode compte autant que l’intention. Fusionner des partis sans débat, sans consultation des militants, ni transparence procédurale, c’est construire une maison politique sur du sable mouvant.
La création de l’UDB — censée être un marqueur fort du renouveau institutionnel post-transition — risque de se disqualifier d’emblée si elle apparaît comme un projet imposé d’en haut, sans ancrage populaire ni cadre légal stable. Le chantier de refondation politique, s’il veut restaurer la confiance, ne peut se passer des règles du jeu démocratique : légitimité, transparence, et respect des textes.
L’alerte du président du PSD doit être entendue comme un appel à la prudence institutionnelle. Car dans un pays où le tissu politique reste fragile, chaque erreur de méthode peut affaiblir les fondations d’un processus pourtant porteur d’espoir.
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