Transport urbain : vers la fin de la gratuité chez Trans’Urb et SOGATRA

Mise en place en pleine crise sanitaire pour soutenir les populations, la gratuité des transports publics à Libreville et dans d’autres grandes agglomérations du pays s’apprête à tirer sa révérence. Le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, a demandé au ministre des Transports d’amorcer une sortie progressive de ce dispositif, devenu économiquement intenable pour les sociétés publiques de transport.

Actée lors du conseil des ministres du 20 juin 2025, la fin de la gratuité repose sur la mise en place d’une nouvelle tarification intégrant à la fois les impératifs de viabilité économique de Trans’Urb et de la SOGATRA, ainsi que la nécessaire préservation de la solidarité nationale. Selon le communiqué final, le chef de l’État a insisté sur l’importance de trouver un équilibre entre l’assainissement des finances des opérateurs publics et la défense du pouvoir d’achat des plus vulnérables.

Aujourd’hui, le modèle actuel est devenu extrêmement coûteux pour l’État. Les subventions publiques ne suffisent plus à garantir la maintenance des équipements, la rémunération du personnel et la qualité du service proposé. Ce constat appelle à des changements structurels pour garantir la pérennité du transport public.

La future stratégie repose ainsi sur un système d’abonnements annuels modulés selon les revenus des usagers. Les étudiants, personnes âgées et familles précaires continueront de bénéficier de tarifs réduits, tandis que les catégories à revenus intermédiaires ou élevés seront appelées à contribuer davantage.

Le regard de Com d’Afrik

Pour Com d’Afrik, la fin de la gratuité du transport public marque un tournant majeur. Si elle peut paraître impopulaire à court terme, elle répond à une exigence de responsabilité financière nécessaire à long terme. Ce choix repose sur un équilibre délicat : garantir la continuité du service sans compromettre l’équité sociale. À terme, la réussite de cette réforme dépendra de la transparence du processus ainsi que de la capacité du gouvernement à accompagner les plus vulnérables tout en assurant des infrastructures de transport sûres, fiables et adaptées à la population urbaine du Gabon.