Pendant les 19 mois de la Transition, Rodrigue Abourou Otogo, expert en environnement et climat, a servi en tant que chef du Département Eaux
Pendant les 19 mois de la Transition, Rodrigue Abourou Otogo, expert en environnement et climat, a servi en tant que chef du Département Eaux, Forêts, Environnement et Tourisme à la Primature. Dans une tribune engagée, il dresse un état des lieux sans concession des politiques environnementales gabonaises, tout en suggérant des pistes concrètes d’amélioration à l’heure de la Ve République.
🌳 Forêts :
Des réformes structurelles ont été initiées — révision du Code forestier, redéploiement logistique, reprise des permis. Pourtant, les tensions sociales, la corruption et les partenariats internationaux déséquilibrés (CAFI, TNC, AFD, etc.) fragilisent la souveraineté nationale sur ses ressources.
🌍 Climat :
Malgré un positionnement de leader climatique en Afrique, le Gabon peine à transformer son capital environnemental en véritable levier de croissance inclusive. Les chevauchements institutionnels entre le Conseil national climat et d’autres structures freinent l’efficacité. Un cadre unifié, transparent et ancré dans la réalité locale est indispensable.
♻️ Environnement :
Il est temps de renforcer les compétences ministérielles, repenser la gouvernance des déchets (ex. : crise de Mindoubé), réviser les textes réglementaires et repositionner notre diplomatie environnementale sur des bases plus assertives.
🧭 Le regard de Com d’Afrik
L’analyse proposée par Rodrigue Abourou Otogo met en lumière les fragilités systémiques de la gestion environnementale au Gabon : désorganisation institutionnelle, dépendance aux ONG et agences étrangères, absence de redevabilité sur les flux financiers climatiques.
Cette situation contraste avec le potentiel stratégique inestimable du Gabon dans l’architecture verte mondiale : deuxième puits de carbone au monde, 88 % du territoire recouvert de forêts, biodiversité exceptionnelle, position géopolitique centrale.
Pour entrer pleinement dans l’ère de la transition écologique souveraine, la Ve République devra miser sur :
- une gouvernance plus intégrée,
- des partenariats équilibrés et transparents,
- l’internalisation des savoirs et compétences,
- et une redistribution réelle des bénéfices au profit des populations.
L’enjeu dépasse la simple gestion administrative : il s’agit de transformer un capital naturel en capital économique, humain et diplomatique durable.
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