Togo : RFI et France 24 suspendus pour trois mois

La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) du Togo a ordonné la suspension provisoire de RFI et France 24 sur le territoire togolais pour une durée de trois mois. En cause, selon la HAAC : des « propos inexacts et tendancieux » tenus par ces deux médias, qui porteraient atteinte à la stabilité nationale et à l’image des institutions.

Déjà mis en garde par le passé, RFI et France 24 auraient continué à diffuser des contenus jugés non conformes à la réalité des faits. La décision de la HAAC intervient dans un contexte tendu, marqué par des manifestations populaires à Lomé contre la réforme constitutionnelle d’avril 2024 et la hausse des prix de l’électricité.

Dans un communiqué, France Médias Monde, maison mère des deux chaînes, exprime sa surprise face à cette décision « sans préavis » et réaffirme son attachement à un journalisme « rigoureux, indépendant et impartial ».

📰 Le regard de Com d’Afrik :

En tant que média engagé pour une information libre et responsable, Com d’Afrik observe avec inquiétude cette mesure de suspension. Elle soulève une question cruciale : jusqu’où peut aller une autorité de régulation sans basculer dans la censure ? Dans un État démocratique, le rôle de la presse est aussi de questionner, d’interroger et de rapporter les faits, même lorsqu’ils dérangent.

Si le respect de la vérité et la rigueur journalistique sont essentiels, la sanction ne devrait-elle pas s’accompagner d’un dialogue constructif entre les parties concernées ? La décision de la HAAC, bien qu’ancrée dans sa mission de préservation de l’ordre public, interpelle sur la frontière délicate entre encadrement et musellement de la presse.

🔍 L’enjeu ici dépasse le simple cadre d’une suspension : il touche à la liberté d’informer et d’être informé — un pilier fondamental de toute démocratie.