📖 Un révolutionnaire aux lectures éclectiques Connu pour son engagement politique et son combat pour une Afrique souveraine, Thomas Sankara était aus
Connu pour son engagement politique et son combat pour une Afrique souveraine, Thomas Sankara était aussi un lecteur avisé, bien que critique envers certaines formes de littérature. Dans une interview accordée en mars 1986 à Jeune Afrique, le président du Burkina Faso se confiait sur ses habitudes de lecture et sur son rapport particulier aux livres.S’il avouait manquer de temps pour lire, il déclarait néanmoins connaître les classiques du marxisme-léninisme et portait une admiration particulière pour L’État et la Révolution de Lénine, un ouvrage qu’il qualifiait de « livre-refuge ». Il reconnaissait également l’impact des grands textes religieux, plaçant la Bible et le Coran au même niveau que les écrits marxistes, considérant ces trois références comme les piliers majeurs des idéologies influentes à travers l’histoire.
📚 Un rejet assumé de la littérature africaine
Surprenant par son franc-parler, Sankara affichait une réserve marquée vis-à-vis de la littérature africaine. Il estimait que de nombreux écrivains du continent cherchaient à « parler comme des Français » plutôt qu’à retranscrire fidèlement l’expérience africaine. Il critiquait notamment les récits classiques mettant en scène des Africains déchirés entre modernité et tradition, à l’image de L’Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, qu’il jugeait trop stéréotypé.
Loin des romans de fiction et des récits esthétisés, le leader burkinabè préférait les ouvrages pragmatiques, traitant de stratégie, d’organisation et de lutte des classes. Il confiait d’ailleurs cacher ses livres dans des cantines plutôt que de les exposer dans une bibliothèque, par souci de discrétion et pour éviter d’être « trahi » par ses lectures.
👁️ Le regard de Com d’Afrik
Les propos de Thomas Sankara sur la littérature africaine soulèvent une question fondamentale : la littérature doit-elle être une transcription fidèle de la réalité ou un exercice de style et de créativité ? Le rejet de Sankara envers certains auteurs africains traduit une vision engagée du rôle de l’écrivain : celui-ci devrait, selon lui, être un acteur du changement, et non un simple observateur.
Toutefois, la littérature n’a-t-elle pas aussi pour mission d’explorer les identités plurielles, d’exprimer des sensibilités et des trajectoires diverses ? À l’heure où les écrivains africains revendiquent davantage leur propre voix, le débat reste ouvert.
📌 Et vous, partagez-vous la vision de Sankara sur la littérature africaine ?
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