Alors que la transition conduite par le président élu Brice Clotaire Oligui Nguema promettait une rupture claire avec les pratiques opaques du pas
Alors que la transition conduite par le président élu Brice Clotaire Oligui Nguema promettait une rupture claire avec les pratiques opaques du passé, la gestion de la subvention à la presse par la ministre Laurence Ndong fait aujourd’hui polémique. Dans une déclaration sans détour, Guy Pierre Biteghe, directeur du journal Le Mbandja, accuse la ministre d’avoir procédé à une répartition opaque et arbitraire de cette enveloppe désormais fixée à 500 millions de FCFA – une nette revalorisation par rapport aux 130 millions alloués sous le précédent régime.
Selon lui, cette subvention publique a été distribuée sans critères transparents, ni justification publique. Il réclame, au nom de la presse gabonaise, la publication intégrale de la liste des bénéficiaires et des montants perçus : « L’argent de l’État appartient à tous, chaque franc doit être justifié », insiste-t-il sur sa page Facebook.
Plus grave encore, il dénonce une gestion politisée, marquée par des attributions déséquilibrées. Certains titres quasiment absents du paysage médiatique auraient perçu plus que d’autres, pourtant actifs et réguliers. Une situation qui, selon Biteghe, met en péril la crédibilité de l’ensemble du secteur.
La critique ne s’arrête pas là : l’attitude de certains défenseurs de la ministre, comme l’activiste Stéphane Zeng, est également pointée du doigt. En tentant de justifier l’injustifiable, ces soutiens alimenteraient – volontairement ou non – une suspicion croissante de détournement et de clientélisme.
Guy Pierre Biteghe lance un appel solennel au président Oligui Nguema : il lui revient désormais de réaffirmer l’esprit de la Transition en ordonnant la publication immédiate des informations, faute de quoi le soupçon pourrait durablement s’installer comme norme dans la gouvernance publique. « Le silence est une trahison », conclut-il.
✍🏾 Le regard de Com d’Afrik
Cette controverse autour de la subvention à la presse révèle une tension profonde entre les promesses d’un renouveau institutionnel et la persistance de vieux réflexes de gestion opaque. Ce qui est en jeu ici, ce n’est pas uniquement une ligne budgétaire, mais bien la crédibilité de la parole publique et la capacité d’un gouvernement de Transition à se montrer exemplaire.
Dans un pays où la presse lutte déjà pour son autonomie, son professionnalisme et sa survie économique, la transparence sur l’attribution des aides publiques est une exigence démocratique, pas une faveur. À défaut de publication claire et documentée, ce dossier risque de symboliser le glissement d’un espoir républicain vers une déception citoyenne. La transition gabonaise peut-elle se permettre un tel naufrage ?
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