Sénégal : une liberté d’expression fragilisée face à la multiplication des délits d’opinion

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Sénégal : une liberté d’expression fragilisée face à la multiplication des délits d’opinion

  Au Sénégal, la répression des critiques envers le Premier ministre Ousmane Sonko s’intensifie. Ces derniers jours, plusieurs figures publique

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Au Sénégal, la répression des critiques envers le Premier ministre Ousmane Sonko s’intensifie. Ces derniers jours, plusieurs figures publiques, dont des journalistes, chroniqueurs et activistes, ont été convoquées par la police dans le cadre d’enquêtes portant sur des propos jugés controversés, en lien avec l’affaire Adji Sarr, qui avait défrayé la chronique en 2023.

Le 8 juillet, Madiambal Diagne, directeur du groupe médiatique Avenir Communication, a été entendu par la police suite à un message publié sur son compte X. Le lendemain, le chroniqueur Badara Gadiaga a été placé en garde à vue pour des commentaires tenus à la télévision. L’activiste Ardo Gningue, déjà condamné en mars pour « propositions contraires aux bonnes mœurs », devait également être entendu, avant de se soustraire aux enquêteurs de la Division Spéciale de la Cybersécurité.

Cette vague de procédures judiciaires souligne une tendance préoccupante : l’usage croissant d’articles pénaux pour museler les voix critiques au nom de la protection des institutions et de la moralité publique.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Au-delà des faits, cette situation met en lumière un réel enjeu démocratique au Sénégal, pays souvent salué pour sa tradition de liberté d’expression en Afrique de l’Ouest. L’instrumentalisation du droit pénal pour cibler des journalistes et opposants risque d’instaurer un climat d’autocensure et de fracture sociale.

La démocratie ne peut prospérer sans un débat ouvert, même lorsque les propos sont polémiques ou dérangeants. En restreignant cet espace, les autorités s’exposent à alimenter le ressentiment et la défiance envers les institutions, affaiblissant ainsi la cohésion nationale.

Il est urgent que le Sénégal réaffirme son attachement aux principes fondamentaux de la liberté d’expression et veille à ce que la justice serve l’intérêt public plutôt que des intérêts partisans. La société civile, les médias et les autorités doivent œuvrer ensemble pour préserver cet équilibre fragile, pilier d’une démocratie vivante.

 

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