Lors d’une récente allocution musclée, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a multiplié les critiques à peine voilées contre le prési
Lors d’une récente allocution musclée, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a multiplié les critiques à peine voilées contre le président Bassirou Diomaye Faye, laissant entrevoir de profondes tensions au sommet de l’État. Dans ses propos, il évoque un climat de trahison et accuse implicitement certains cercles internes du parti Pastef de vouloir l’écarter politiquement.
Deux interventions en dix jours. Deux sorties qui traduisent une fracture grandissante entre les deux figures fortes de l’actuel régime, pourtant portées par une alliance stratégique lors des dernières élections. Cette escalade rhétorique, inédite à ce niveau de l’exécutif, interroge sur la stabilité de l’attelage présidentiel et la solidité du projet de gouvernance prôné par Pastef.
🧭 Le regard de Com d’Afrik
Cette séquence politique marque un tournant dans la trajectoire du nouveau pouvoir sénégalais. Le duo Diomaye–Sonko, longtemps perçu comme complémentaire, montre aujourd’hui ses fissures. Derrière les piques et les allusions, c’est une lutte d’influence qui se dessine entre la légitimité institutionnelle du président et la popularité militante du Premier ministre.
Le Sénégal, reconnu pour la maturité de sa démocratie, entre dans une phase délicate : celle où les attentes citoyennes — notamment en matière de réformes et de justice sociale — risquent d’être éclipsées par les rivalités internes. Pour éviter que la dynamique de rupture portée par le Pastef ne s’effondre sur elle-même, un réajustement du leadership et une clarification des rôles s’imposent. Car au-delà des égos, c’est l’équilibre républicain qui est en jeu.
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