À Dakar, l’heure est grave. Le gouvernement sénégalais, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, vient d’annoncer la préparation
À Dakar, l’heure est grave. Le gouvernement sénégalais, sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko, vient d’annoncer la préparation imminente d’un plan de redressement économique, dans un contexte marqué par l’explosion vertigineuse de la dette publique, désormais estimée à 119 % du PIB selon un rapport actualisé de la banque Barclays.
Cette annonce intervient après la révélation en février 2025 par la Cour des comptes d’une dette cachée de 7 milliards de dollars, imputée à l’administration précédente. « Nous avons hérité d’un pays malade. Le régime précédent a hypothéqué le pays et les générations à venir », a déclaré Ousmane Sonko dans une allocution très attendue, diffusée le 1er juillet sur ses réseaux sociaux.
Le chef du gouvernement promet une démarche de vérité et d’austérité maîtrisée : réduction des dépenses publiques, rationalisation budgétaire, renégociation de certaines dettes, et clarification du rôle des partenaires économiques dans ce contexte critique. Le contenu détaillé du plan devrait être dévoilé dans les jours à venir.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Ce moment charnière pour le Sénégal soulève une question cruciale : jusqu’où une démocratie émergente peut-elle aller dans l’héritage d’une dette opaque, sans compromettre sa stabilité sociale ?
Le ton d’Ousmane Sonko est grave mais posé. Il pose les bases d’un choc de réalité, assumant le poids de l’héritage budgétaire tout en esquissant une vision de rupture. Cependant, entre vérité comptable et réponse populaire, le gouvernement devra trouver un équilibre délicat : dire la vérité sans plonger les citoyens dans le désespoir.
Car si l’austérité est au cœur du plan de redressement, l’inclusivité du processus et la clarté des responsabilités seront essentielles pour éviter la défiance populaire. Le Sénégal n’a pas seulement besoin de chiffres exacts, mais d’une nouvelle pédagogie de la gouvernance, où transparence rime avec justice, et redressement avec équité.
Ce moment peut marquer un tournant historique dans la gestion des finances publiques en Afrique de l’Ouest, à condition que les sacrifices à venir soient partagés, expliqués, et suivis d’une transformation systémique.
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