Au Sénégal, une page judiciaire majeure s’ouvre dans l’après-Macky Sall. Cinq anciens ministres de l’ex-président sont officiellement renvoyé
Au Sénégal, une page judiciaire majeure s’ouvre dans l’après-Macky Sall. Cinq anciens ministres de l’ex-président sont officiellement renvoyés devant la Haute Cour de justice. En cause : des accusations de malversations financières portant sur des montants jugés colossaux. Après neuf heures de débats parlementaires, l’Assemblée nationale a adopté les résolutions, soutenues par les élus du Pastef – le parti du président Bassirou Diomaye Faye et de son Premier ministre Ousmane Sonko. Ce processus, inédit depuis longtemps, engage la responsabilité pénale d’anciens membres du gouvernement devant une juridiction composée de magistrats… mais aussi de députés, ce qui donne à ce procès un caractère hautement politique.
📝 Le regard de Com d’Afrik
Le Sénégal amorce un virage audacieux vers une judiciarisation du pouvoir exécutif, longtemps considérée comme taboue en Afrique de l’Ouest. Cette initiative reflète une volonté politique forte de rendre des comptes et de briser le sentiment d’impunité souvent associé aux élites politiques sortantes. Mais au-delà du symbole, cette procédure pose aussi la question de l’indépendance de la justice et de la frontière entre responsabilité légale et règlements de comptes politiques.
Dans une démocratie jeune mais dynamique comme celle du Sénégal, cette séquence pourrait soit renforcer la culture institutionnelle, soit devenir un précédent litigieux selon la manière dont les procès seront conduits. L’opinion publique, quant à elle, observe avec attention – entre espoir de justice et crainte d’un usage partisan des institutions.
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