« Le monde bouge, le Gabon bouge, l’Agasa doit aussi bouger. » C’est par ces mots que le directeur général de l’Agence gabonaise de sécurité
« Le monde bouge, le Gabon bouge, l’Agasa doit aussi bouger. » C’est par ces mots que le directeur général de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa), Jean Delors Biyogue Bi Ntougou, a ouvert sa conférence de presse ce jeudi, marquant ainsi une volonté de rupture et de modernisation.
Le dirigeant a présenté une feuille de route ambitieuse sur trois ans, articulée autour de trois axes :
- 2025 : Restructuration et redynamisation de l’agence ;
- 2026 : Lancement d’actions à impacts immédiats et durables ;
- 2027 : Stabilisation, croissance et développement de l’Agasa.
Pour concrétiser cette transformation, l’Agence estime son besoin de financement à plus de 3,3 milliards FCFA d’ici 2027, dont près de 1,4 milliard dès 2024. Ce budget comprend notamment le recrutement de personnel, l’acquisition de 15 véhicules supplémentaires, la mise en place d’un incinérateur mobile et des équipements de protection pour le personnel, souvent exposé à des conditions de travail difficiles, notamment dans les chambres froides.
L’Agasa, avec ses 195 agents et seulement 5 véhicules pour couvrir l’ensemble du territoire national, alerte : elle n’a actuellement ni les moyens humains ni logistiques pour garantir une surveillance alimentaire optimale. Et pourtant, l’enjeu est vital : parvenir à zéro pénétration de produits impropres à la consommation sur le territoire gabonais.
🧭 Le regard de Com d’Afrik
En matière de sécurité alimentaire, le temps n’est plus à la réaction mais à l’anticipation. L’initiative de l’Agasa arrive à un moment critique où les enjeux sanitaires, économiques et environnementaux se croisent.
La montée en puissance de l’agence est indispensable pour faire face à la mondialisation des flux alimentaires et aux défis liés à la contrefaçon, à la conservation et à la traçabilité. Toutefois, sans un appui politique et budgétaire fort de l’État, cette ambition risque de rester théorique.
Investir dans l’Agasa, c’est investir dans la santé publique, dans la souveraineté alimentaire, mais aussi dans la crédibilité du Gabon sur le plan régional. Le succès de cette réforme dépendra de la capacité du gouvernement à considérer la sécurité alimentaire comme un pilier de développement, et non comme un service technique secondaire.
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