Le lundi 7 avril marque le début des 31e commémorations du génocide des Tutsis au Rwanda, une tragédie qui a fait plus de 800 000 victimes en 1994
Le lundi 7 avril marque le début des 31e commémorations du génocide des Tutsis au Rwanda, une tragédie qui a fait plus de 800 000 victimes en 1994. Chaque année, ces commémorations, qui s’étalent sur 100 jours, rendent hommage aux innocents tués. Pour les rescapés, cette période est une épreuve émotionnelle et psychologique, où les souvenirs et les traumatismes refont surface. Afin de surmonter ensemble cette douloureuse mémoire, l’association Avega, qui soutient les veuves du génocide, a organisé des rassemblements dans toutes les provinces du pays.
Les rescapées se retrouvent pour des moments de solidarité, d’empathie et de résilience, comme l’explique Joséphine Murebwayire, une survivante de 71 ans. « C’est une période qui me rappelle que je suis toujours en vie et que je dois vivre pour ceux qui sont partis. Je dois aider les autres à être résilientes », confie-t-elle. La solidarité entre les rescapées est essentielle pendant ces 100 jours, pour que personne ne soit laissé seul face à cette souffrance. Une minute de silence est observée, symbolisant le respect et la mémoire des disparus.
Les commémorations sont également un moment où les rescapées se soutiennent mutuellement. Valérie Mukabayire, ancienne présidente de l’association Avega, explique : « On se rend des visites, surtout quand on sait qu’il y a quelqu’un de plus faible que les autres. C’est une période très spéciale. » La résilience est au cœur de ces rassemblements, mais les cicatrices du passé restent profondes. Plus d’un quart des rescapés souffre encore de stress post-traumatique majeur, une souffrance amplifiée pendant ces 100 jours de commémorations.
Le regard de Com d’Afrik
Les commémorations du génocide rwandais sont bien plus qu’un simple hommage aux victimes : elles sont un moment de partage et de solidarité indispensable pour les rescapés, encore marqués par les horreurs du passé. C’est aussi un moyen de renforcer la résilience collective et de rappeler au monde entier l’importance de la mémoire pour éviter la répétition de tels crimes. En tant que journaliste, nous soulignons l’importance de soutenir ces communautés dans leur processus de guérison et de garantir que les traumatismes ne soient pas oubliés, mais au contraire, qu’ils alimentent l’engagement pour la paix et la réconciliation. Le Rwanda a fait d’immenses progrès depuis 1994, mais la route reste longue pour guérir de cette cicatrice nationale. Ces commémorations sont un acte de résistance contre l’oubli.
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