Adopté en Conseil des ministres ce mercredi 4 juin 2025, un projet de loi ambitieux vient bouleverser les règles du jeu politique au Gabon. E
Adopté en Conseil des ministres ce mercredi 4 juin 2025, un projet de loi ambitieux vient bouleverser les règles du jeu politique au Gabon. En s’appuyant sur les recommandations du Dialogue National Inclusif, le gouvernement entend restructurer un paysage politique fragmenté, parfois qualifié de pléthorique.
🔍 La mesure phare ? L’obligation pour tout parti politique légalement reconnu de justifier d’au moins 9 000 adhérents, répartis sur les neuf provinces du pays. Un chiffre qui, selon les autorités, reflète un véritable ancrage national, gage de représentativité et de crédibilité.
Ce projet de loi, qui s’inscrit dans l’application de l’article 6 de la Constitution, impose aussi :
- une participation obligatoire aux scrutins sous peine de dissolution ;
- un renforcement de la transparence financière, via un contrôle par la Cour des comptes ;
- et le respect du pluralisme, notamment en matière d’accès aux médias publics.
Les partis déjà existants disposeront d’un délai de six mois pour se mettre en conformité. Passé ce délai, des mesures de suspension, voire de radiation, pourraient s’appliquer.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Cette réforme marque une inflection majeure dans la vie politique gabonaise. En fixant un seuil d’adhésion élevé, le gouvernement semble vouloir mettre fin à une logique de « partis de salon », créés sans vision, ni implantation réelle. C’est aussi un signal fort adressé à l’opinion publique : le temps des formations opportunistes touche à sa fin, place aux structures sérieuses, enracinées et actives.
Toutefois, une vigilance s’impose : si cette réforme assainit l’espace politique, elle ne doit pas devenir un outil d’exclusion pour les nouvelles voix ou les partis émergents aux moyens limités. Le pluralisme démocratique repose aussi sur la diversité des idées, pas uniquement sur la force des chiffres.
Si elle est bien encadrée et équitablement appliquée, cette loi pourrait constituer une avancée majeure vers une démocratie plus mature, plus responsable et plus représentative.
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