La future loi sur les partis politiques au Gabon, toujours en attente de promulgation, suscite déjà de vives inquiétudes. L’ancien Premier mi
La future loi sur les partis politiques au Gabon, toujours en attente de promulgation, suscite déjà de vives inquiétudes. L’ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle d’avril 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse tenue le 11 juin dernier.
Derrière les ambitions affichées de structuration de la vie politique, il dénonce une réforme qui pourrait en réalité restreindre les libertés d’expression et de représentation. L’avant-projet de loi, fruit du Dialogue national inclusif, prévoit des conditions plus strictes pour la reconnaissance légale des partis : 9 000 adhérents, un siège officiel, un compte bancaire, et des élus locaux ou nationaux. Autant de critères que Bilie-By-Nze assimile à un filtre anti-pluralisme.
« Ce qu’on nous vend comme une réforme structurelle est en réalité une entreprise de domestication du pluralisme », affirme-t-il avec fermeté.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
En tant que média engagé dans l’analyse politique du continent, nous estimons que cette réforme soulève une question centrale : comment concilier exigence institutionnelle et vitalité démocratique ?
D’un côté, il est compréhensible que le pouvoir de transition cherche à encadrer un système politique souvent fragmenté et parfois peu crédible. Exiger un minimum d’organisation et de transparence aux partis politiques est légitime.
Mais de l’autre, la forme actuelle du texte semble renforcer les barrières à l’entrée, risquant ainsi d’exclure des forces émergentes et de normaliser un paysage politique figé. À trop vouloir structurer, ne risque-t-on pas d’étouffer la pluralité et la spontanéité démocratique, essentielles dans une période de transition ?
Le danger réside dans une dérive technocratique de la démocratie : faire croire à une réforme alors qu’il s’agit d’un resserrement discret mais efficace du jeu politique. Si l’objectif est véritablement de refonder, alors il faut accueillir la diversité des courants — y compris ceux qui dérangent — et favoriser les alternatives, pas les restreindre.
COMMENTS