RDC : Une crise alimentaire sans précédent frappe l’est du pays

Le Programme alimentaire mondial (PAM) tire la sonnette d’alarme : près de 28 millions de personnes en République démocratique du Congo (RDC) sont désormais confrontées à la faim aiguë. Parmi elles, plus de 10 millions vivent dans l’est du pays, particulièrement dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika, des zones ravagées par les conflits armés et les déplacements massifs de populations.

🔴 Une spirale alarmante : en seulement trois mois, 2,5 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans l’insécurité alimentaire. Selon Éric Perdison, directeur régional du PAM, plus de 90 % des ménages dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu réduisent la taille et la fréquence de leurs repas, faute de ressources suffisantes.

🌾 Des greniers vidés par la guerre

Le conflit armé a paralysé l’agriculture dans cette région pourtant fertile : terres abandonnées, récoltes pillées, semis impossibles… En parallèle, les routes commerciales sont rendues impraticables, les marchés sont sous tension, et les prix s’envolent. Face à cette urgence humanitaire, le PAM lance un appel à la communauté internationale : 433 millions de dollars US sont nécessaires pour continuer à fournir une aide vitale jusqu’en octobre 2025.

📰 Le regard de Com d’Afrik

Au-delà des chiffres, cette crise humanitaire soulève des questions fondamentales sur la responsabilité régionale et internationale face aux drames silencieux du continent. L’est de la RDC incarne un paradoxe cruel : une terre fertile, riche en ressources, mais continuellement dévastée par des conflits armés et des gouvernances fragiles.

L’insécurité alimentaire dans cette partie de l’Afrique ne résulte pas uniquement d’un manque de moyens, mais d’un système de violence et d’instabilité chronique qui désarme les communautés et paralyse les institutions locales. Tant que les réponses resteront ponctuelles et exclusivement humanitaires, aucune solution durable ne pourra émerger.

Il est temps que la communauté internationale, les organisations régionales et les États africains mettent en place une stratégie globale, combinant paix, sécurité, résilience agricole et justice sociale.