Après deux ans d’efforts diplomatiques, l’Angola a officiellement annoncé, ce 24 mars, la fin de son rôle de médiateur entre la RDC et le Rwanda.
Après deux ans d’efforts diplomatiques, l’Angola a officiellement annoncé, ce 24 mars, la fin de son rôle de médiateur entre la RDC et le Rwanda. Une décision qui intervient alors que João Lourenço, désormais à la tête de l’Union africaine (UA), souhaite recentrer son action sur les priorités continentales : paix, infrastructures, commerce et réparations historiques.
Cette retraite angolaise s’explique par deux échecs majeurs. D’une part, l’annulation en décembre 2023 d’une rencontre prévue entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame à Luanda, le président rwandais ayant posé comme condition un dialogue direct entre Kinshasa et les rebelles du M23. D’autre part, le boycott du M23 lors d’une tentative de pourparlers en mars, en réaction aux sanctions européennes contre certains de leurs leaders. S’ajoute à cela une méfiance grandissante entre Kigali et Luanda, compliquant encore le rôle de l’Angola.
Face à ce retrait, un nouveau médiateur africain sera bientôt désigné en coordination avec l’Union africaine, la SADC et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Un sommet virtuel prévu ce 24 mars devrait officialiser l’unification du processus de Luanda avec celui de Nairobi, pour plus de clarté dans les négociations. En coulisses, le Qatar maintient également un rôle discret en facilitant la communication entre Kagame et Tshisekedi.
👀 Le regard de Com d’Afrik
Le retrait de l’Angola marque un tournant dans la crise entre la RDC et le Rwanda. Que faut-il en conclure ? D’une part, cela met en lumière les limites du dialogue africain face à des conflits où les intérêts géopolitiques priment sur la diplomatie. D’autre part, cela confirme l’entrée de nouveaux acteurs, comme le Qatar, qui pourrait jouer un rôle clé dans les futures discussions.
L’instabilité à l’Est de la RDC reste un défi majeur pour la région. Si l’Afrique veut véritablement régler cette crise, il faudra bien plus qu’un simple changement de médiateur. Il faudra de la fermeté, des solutions concrètes et un engagement sans faille de la communauté internationale. Le retrait de Luanda signe-t-il la fin d’un espoir ou l’ouverture d’un nouvel horizon ?
🔎 Votre avis ? La fin de la médiation angolaise marque-t-elle un recul ou une opportunité pour un dialogue plus efficace ?
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