RDC | Joseph Kabila à Bukavu : un déplacement à forte charge symbolique

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RDC | Joseph Kabila à Bukavu : un déplacement à forte charge symbolique

  Un mois après son retour en terre congolaise, Joseph Kabila, ancien président de la RDC, a quitté Goma (Nord-Kivu) pour rejoindre Bukavu, che

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Un mois après son retour en terre congolaise, Joseph Kabila, ancien président de la RDC, a quitté Goma (Nord-Kivu) pour rejoindre Bukavu, chef‑lieu du Sud‑Kivu. Ce déplacement majeur s’opère malgré un climat sécuritaire extrêmement tendu à l’Est du pays, où la capitale du Sud-Kivu est partiellement contrôlée par l’AFC/M23.

Ce voyage, préparé minutieusement pendant deux jours, a nécessité un important dispositif de sécurité, illustrant la sensibilité du contexte. Kabila est arrivé à Bukavu par voie lacustre selon des sources concordantes.

Contrairement à Goma, où son séjour avait été plus long, la visite à Bukavu restera brève. L’ex‑chef de l’État prévoit d’y rencontrer des acteurs de la société civile, des religieux, des chefs coutumiers, ainsi que des opérateurs économiques et du monde académique.

Pour Kabila, ce déplacement est hautement symbolique. Le Sud‑Kivu est à la fois un épicentre des tensions communautaires de l’Est du pays et un lieu où la crise devient le révélateur des faiblesses du jeu politique national. Selon son entourage, Kabila prépare d’autres visites similaires à travers les deux Kivus.

Face à la complexité du conflit, l’ancien président insiste : la crise à l’Est de la RDC est avant tout congolaise. Refusant de la réduire à un simple conflit avec le Rwanda, Kabila choisit de concentrer ses critiques sur la gouvernance du président Félix Tshisekedi, accusée de dictature, de corruption, de violations des droits humains et de ciblage de l’opposition.

Par cette tournée, Kabila espère mobiliser à la fois la scène nationale et les partenaires occidentaux, tout en tentant de retarder la signature de l’accord minier prévu le 27 juin entre Kinshasa et Washington, qu’il perçoit comme un jeu de dupes où la RDC céderait ses ressources stratégiques en échange du soutien américain à Tshisekedi.

Côté Kinshasa, l’exécutif reste de marbre, convaincu que cet accord majeur sera signé malgré « l’agitation » de Kabila. Le 22 mai dernier, le Sénat avait déjà levé l’immunité de l’ancien chef de l’État, accusé par la justice militaire de complicité avec l’AFC/M23, actif à l’Est du pays.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

Pour Com d’Afrik, le retour de Joseph Kabila à l’Est du pays s’inscrit davantage comme une tentative de réhabilitation politique que comme une réelle contribution à la résolution du conflit. À l’heure où la RDC tente de sceller des alliances économiques cruciales avec les États‑Unis, Kabila s’érige en opposant majeur, mobilisant des réseaux à la fois nationaux et internationaux pour tenter de freiner la manœuvre du régime en place. Si le poids symbolique du personnage reste indéniable, la question demeure : Kabila bénéficie‑t‑il encore de l’assise nécessaire pour infléchir le cours des événements ? Ce jeu d’équilibriste pourrait sceller son retour… ou précipiter son isolement.

 

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