Une première enquête nationale inédite, menée entre juin et septembre 2024 par l’Association gabonaise des usagers de banques (AGUB), révèle
Une première enquête nationale inédite, menée entre juin et septembre 2024 par l’Association gabonaise des usagers de banques (AGUB), révèle une forte insatisfaction vis-à-vis des conditions d’octroi des prêts bancaires dans le pays.
Au total, plus de 1 300 consommateurs répartis à travers le territoire ont partagé leur expérience, mettant en lumière plusieurs points noirs : des taux d’intérêt perçus comme excessifs par 8 personnes sur 10, des contrats complexes et peu lisibles, des difficultés liées à la mobilité bancaire, et un maillage insuffisant d’agences dans certaines régions comme l’Ogooué-Lolo.
L’étude, réalisée avec la collaboration de six banques locales et présentée en présence des représentants des établissements bancaires, de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) et des autorités, souligne qu’Ecobank tire son épingle du jeu grâce à la digitalisation de ses services, qui améliore notablement l’expérience client.
Face à ces constats, l’AGUB, dirigée par Gildas Ndzengue Mbomba, prépare un ensemble de recommandations à adresser à la Banque centrale et à la COBAC, dans l’objectif de renforcer la régulation et d’optimiser la performance du système bancaire national, en phase avec la lutte contre la vie chère menée par le gouvernement.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
Cette enquête met en lumière un défi majeur pour le secteur bancaire gabonais : réconcilier rentabilité et accessibilité. Si les banques doivent maintenir leur santé financière, la perception d’une usure excessive risque de creuser le fossé de confiance avec leurs clients, freinant ainsi l’inclusion financière.
La digitalisation, bien que saluée, ne suffira pas à elle seule à répondre aux attentes si les taux d’intérêt et la clarté des contrats restent un obstacle. La faible présence bancaire dans certaines régions accentue par ailleurs les inégalités d’accès aux services financiers, un sujet crucial dans un pays où la bancarisation demeure partielle.
Enfin, cette enquête révèle l’importance d’un dialogue renforcé entre usagers, institutions financières et régulateurs pour bâtir un système plus transparent, compétitif et adapté aux réalités socio-économiques locales. La mise en œuvre rapide des recommandations de l’AGUB sera un indicateur clé pour juger de la volonté réelle d’améliorer le secteur.
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