Presse indépendante : entre ouverture timide et précarité persistante

Certes, des signes d’apaisement sont perceptibles depuis le coup d’État d’août 2023 : les arrestations ont diminué, certains journalistes exilés ont pu rentrer, et le ton général du pouvoir semble plus conciliant. Toutefois, les verrous structurels restent solides. L’accès aux informations officielles demeure inégal, la Haute autorité de la communication conserve une image de bras exécutif du pouvoir, et les ressources publicitaires continuent d’être monopolisées par les médias pro-gouvernementaux.

Selon RSF, améliorer la liberté de la presse ne peut se résumer à faire cesser les répressions visibles. Il s’agit d’un processus global qui implique une réforme du cadre légal, une ouverture réelle des institutions à tous les journalistes, et une répartition équitable des ressources. « Une presse libre ne se décrète pas, elle se construit », rappelle l’organisation.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

En tant que média en ligne engagé pour l’accès à l’information juste et plurielle, Com d’Afrik s’inquiète de voir l’écart persister entre les discours d’ouverture et les pratiques de verrouillage. Le retour à une vie constitutionnelle ne peut être complet sans une presse réellement libre, capable de questionner le pouvoir sans crainte ni exclusion.

La nouvelle ère promise par le régime Oligui Nguema se mesurera aussi à sa capacité à intégrer les médias indépendants dans le processus de construction démocratique. Une République qui refuse la transparence fragilise sa propre légitimité. Donner accès à l’information n’est pas un luxe, c’est une exigence démocratique fondamentale.