Présidentielle au Gabon : une campagne sous le signe du déséquilibre

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Présidentielle au Gabon : une campagne sous le signe du déséquilibre

À cinq jours du scrutin présidentiel du 12 avril, la campagne électorale au Gabon s'achève dans un climat particulier. Sur le terrain, un constat

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Temps de lecture : 2 min

À cinq jours du scrutin présidentiel du 12 avril, la campagne électorale au Gabon s’achève dans un climat particulier. Sur le terrain, un constat s’impose : le candidat Brice Clotaire Oligui Nguema domine largement les opérations, tant par sa présence que par les moyens déployés. De l’arrière-pays aux grandes villes, il est bien souvent le seul visage visible à travers des affiches, tee-shirts, casquettes, et un réseau local structuré.

En revanche, pour les autres candidats, la campagne a été beaucoup plus discrète, voire inexistante dans plusieurs localités. Dans certaines régions, aucun meeting n’a eu lieu, aucune affiche concurrente n’a été aperçue. Un son de cloche unique a résonné, posant de fait la question de l’équité dans cette compétition démocratique.

À en croire plusieurs observateurs, ce déséquilibre traduit un mal plus profond : la politisation inégale de l’espace électoral, tributaire des moyens financiers et logistiques. La réalité est dure : sans ressources suffisantes, difficile de parcourir le pays pour exposer sa vision et ses projets aux électeurs. Le plafond légal fixé à 10 milliards FCFA reste théorique pour bon nombre de candidats, qui peinent à mobiliser les fonds nécessaires. Et les appels à contribution citoyenne, peu ancrés dans la culture politique nationale, restent largement inefficaces.

Cette situation a poussé certains prétendants à concentrer leurs efforts sur les centres urbains, misant sur une présence numérique ou des campagnes ciblées, plutôt que sur une tournée nationale.

🗞 Le regard de Com d’Afrik

À l’approche du scrutin, le paysage politique gabonais offre le reflet d’une campagne déséquilibrée, où l’inégalité d’accès aux moyens devient un facteur déterminant de visibilité, sinon de victoire. Si le « Bâtisseur en chef » semble indiscutablement favori, la question qui se pose est celle de la démocratie réelle dans un contexte où l’uniformité du discours électoral remplace la pluralité.

Une élection ne devrait pas seulement consacrer un vainqueur ; elle doit être un moment d’expression équitable de toutes les sensibilités politiques, où chaque citoyen peut comparer des visions, confronter des idées, choisir en conscience.

À l’avenir, il faudra s’interroger sérieusement sur les mécanismes de financement public, de régulation de la campagne et de soutien logistique aux candidats, si l’on souhaite donner un véritable sens au pluralisme politique. Sinon, le risque est grand de voir le jeu démocratique se réduire à une formalité, dont le résultat semble parfois écrit d’avance.

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