Présidentielle au Gabon : Axel Stophene Ibinga Ibinga, l’homme qui veut réinventer la politique

Lors de sa deuxième sortie officielle pour la campagne électorale, le candidat de « La République au travail », Axel Stophene Ibinga Ibinga, a présenté un projet de société ambitieux visant à transformer en profondeur le paysage politique et économique gabonais. Pour lui, la politique actuelle est un fléau qui a envahi tous les aspects de la vie sociale : « La politique est sortie de son nid, elle inonde la vie des Gabonais. Elle est le cancer de ce pays. »

Axel Ibinga Ibinga se positionne comme un remède aux maux du Gabon. Son programme repose sur trois grands axes :

1. Moraliser la vie publique.
2. Réformer le paysage politique, notamment en supprimant le Sénat et en limitant la parole aux seuls élus.
3. Développer l’entrepreneuriat, avec la création de l’Observatoire de la société civile (OSC) pour encadrer les débats publics de manière indépendante. 

Pour lui, il ne s’agit pas seulement de transformer le système politique, mais de substituer à celui-ci un modèle économique basé sur le travail et l’initiative privée. Il propose également de résoudre les pénuries d’eau et d’électricité par un audit des infrastructures et l’installation de transformateurs dédiés dans chaque grande ville.

Axel Ibinga Ibinga voit dans les 104 partis politiques existants un potentiel entrepreneurial immense : « Autant d’associations, autant de chefs d’entreprise. » Une vision qui se veut pragmatique et innovante.

Le regard de Com d’Afrik 

Axel Stophene Ibinga Ibinga semble incarner une vision radicalement différente de la gestion du pouvoir au Gabon. En prônant une rupture totale avec le système politique traditionnel, il prend le pari risqué mais audacieux de redonner la priorité à l’initiative privée et à la moralisation de la vie publique.

Cependant, l’abolition du Sénat et la restriction de l’expression politique pourraient être perçues comme des mesures autoritaires. Une réforme politique doit-elle nécessairement passer par une réduction drastique des voix qui s’expriment ? Ou faut-il au contraire favoriser un débat ouvert et inclusif ?

L’idée de transformer des partis politiques en entreprises peut sembler innovante, mais pose aussi la question de la compatibilité entre l’entrepreneuriat et la démocratie. Le Gabon est-il prêt pour une telle rupture ? Com d’Afrik continuera de suivre de près l’évolution de cette campagne.