Présidentielle 2025 : Zenaba Chaning Gninga mobilise les femmes de Potos à Franceville

Sous un ciel incertain, Zenaba Chaning Gninga, unique femme candidate à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, a tenu une causerie électorale remarquée au marché de Potos à Franceville. Un choix symbolique et stratégique : là où s’activent au quotidien des commerçantes, pilier de l’économie informelle, la benjamine de la course à la présidence est venue porter un message fort d’émancipation et de transformation sociale.

Rapidement, les tentes installées pour l’occasion ont été envahies par des centaines de femmes venues spontanément écouter celle qui se revendique comme une porte-voix des oubliées du système. Originaire de Mayumba (province de la Nyanga) et à la tête d’un groupement d’entreprises, Zenaba Chaning Gninga a exposé les fondements de son projet de société intitulé « Le Gabon, une promesse d’avenir ».

« Ils ont dit que votre place est à la cuisine. Ils ont dit que ma place est à la cuisine. Mais cette fois-ci, nous allons porter une femme à la magistrature suprême. Et ils ne nous feront rien », a-t-elle lancé sous les applaudissements. Elle promet, si elle est élue, d’améliorer significativement les conditions de vie : logements gratuits pour les familles gabonaises, un accès facilité aux soins de santé, et une politique d’inclusion sociale ciblée pour les jeunes filles-mères.

Elle en appelle à la vigilance des électrices face aux pièges de l’abstention, affirmant que les richesses du Gabon permettent largement de concrétiser ses ambitions. Son programme place l’entrepreneuriat féminin au centre de la relance nationale, et entend lutter activement contre les inégalités sociales.

Le regard de Com d’Afrik

La candidature de Zenaba Chaning Gninga n’est pas qu’une présence symbolique dans cette présidentielle. En allant à la rencontre des femmes dans leur environnement quotidien, elle pose un acte politique fort. Dans un paysage encore largement masculinisé, elle incarne une alternative audacieuse et progressiste.

Son discours, mêlant émotion, réalisme économique et promesse sociale, séduit un électorat souvent oublié ou relégué au second plan. Le véritable enjeu sera de transformer cette ferveur populaire en votes le 12 avril. Mais son message interpelle : le changement peut aussi venir des marges, et peut-être, cette fois, de la voix d’une femme.