Thierry Yvon N’Goma, l’un des quatre candidats validés par la Cour constitutionnelle pour l’élection présidentielle du 12 avril 2025, entend marqu
Thierry Yvon N’Goma, l’un des quatre candidats validés par la Cour constitutionnelle pour l’élection présidentielle du 12 avril 2025, entend marquer les esprits avec une proposition politique forte : rompre avec le Franc CFA et initier un rapprochement stratégique avec l’Alliance des États du Sahel (AES). Ancien chargé d’affaires, le candidat se positionne comme l’un des visages de la rupture post-coloniale, plaidant pour une véritable souveraineté économique du Gabon.
Dans une récente intervention sur Gabon 24, il a dénoncé l’influence persistante de la Françafrique, qualifiant le Franc CFA d’« instrument de l’Occident qui exploite notre continent ». Pour lui, l’émancipation monétaire est essentielle : il milite pour la mise en place d’une nouvelle monnaie commune en collaboration avec les pays membres de l’AES, dans le but de créer une dynamique économique panafricaine.
Concernant la dette publique gabonaise, qui frôle les 7 500 milliards de FCFA, Thierry Yvon N’Goma propose une approche sans compromis : la suspension des paiements estimés à 62 milliards d’euros annuels vers la France, en lien avec des prestations de sécurité, de surveillance et de gestion des ressources naturelles. Une décision qu’il juge cruciale pour restaurer la souveraineté budgétaire du pays.
Autre pilier de son programme : l’industrialisation du Gabon. Il veut renforcer les capacités de production locale, promouvoir la transformation sur place des matières premières et soutenir les entreprises nationales. À travers cette stratégie, il ambitionne de repositionner le Gabon comme un acteur économique majeur et autonome dans la sous-région.
🎙 Le regard de Com d’Afrik
Le discours de Thierry Yvon N’Goma tranche nettement avec les propositions plus modérées des autres candidats. Il incarne une vision radicale mais structurée de la souveraineté nationale, dans un contexte où le débat sur le Franc CFA ressurgit avec force en Afrique francophone. Son positionnement en faveur d’une intégration régionale à travers l’AES interpelle, tout autant que sa volonté de rompre avec les partenariats historiques jugés déséquilibrés.
Mais au-delà des annonces chocs, la question cruciale reste celle de la faisabilité : quelle stratégie pour une transition monétaire viable ? Quelle alternative sécuritaire dans un environnement régional complexe ? En tout état de cause, sa voix porte dans une jeunesse en quête de repères nouveaux et de projets de transformation profonds.
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