Arrivé en deuxième position avec 3,02 % des suffrages exprimés selon les chiffres provisoires du ministère de l’Intérieur, Alain Claude
Arrivé en deuxième position avec 3,02 % des suffrages exprimés selon les chiffres provisoires du ministère de l’Intérieur, Alain Claude Bilie-By-Nze s’est exprimé ce 14 avril à Libreville. L’ancien Premier ministre, candidat de la plateforme Ensemble pour le Gabon, a remis en question la transparence du scrutin présidentiel du 12 avril, dénonçant des irrégularités telles que le bourrage d’urnes et l’achat de consciences.
Malgré ces accusations, Bilie-By-Nze a pris acte de la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema, tout en affirmant ne pas partager le choix de la continuité, majoritairement exprimé dans les urnes. « Le choix de la continuité l’a emporté sur celui de la rupture que nous prônions (…) Je le respecte, même s’il ne saurait emporter mon adhésion », a-t-il déclaré.
Devant ses partisans et des journalistes nationaux et internationaux, le natif de l’Ogooué-Ivindo a comparé le scrutin à une « mascarade référendaire », critiquant une mise en scène orchestrée par le pouvoir en place pour pérenniser un système qu’il juge dépassé.
Tout en refusant d’introduire un recours devant la Cour constitutionnelle, l’ancien chef du gouvernement a appelé à la responsabilité du président élu. Il l’a exhorté à répondre aux attentes des Gabonais, dans un contexte qu’il qualifie de préoccupant pour les finances publiques et l’économie nationale.
🟠 Le regard de Com d’Afrik
La sortie d’Alain Claude Bilie-By-Nze marque une étape importante dans la lecture politique post-électorale. En reconnaissant la victoire sans en valider la légitimité, il pose une question de fond : peut-on parler de démocratie quand la rupture est empêchée par des pratiques héritées du passé ?
Sa déclaration met en lumière une fracture persistante entre l’aspiration au changement portée par une partie de l’opinion, et la résilience d’un système politique façonné par des décennies de centralisation du pouvoir. Cette posture d’opposant assumé mais responsable traduit un équilibre délicat entre l’acceptation institutionnelle et la dénonciation d’une continuité contestée.
À l’heure où le Gabon tente de redéfinir les bases de sa gouvernance, les mots de Bilie-By-Nze, aussi critiques soient-ils, invitent à la réflexion sur l’avenir démocratique du pays.
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