Pr. Ondo Ossa : « Jamais je ne serai le vice-président d’Oligui Nguema »

Lors d’une conférence de presse tenue le 8 juin 2025 à Libreville, le Pr. Albert Ondo Ossa, figure majeure de l’opposition et candidat malheureux à la présidentielle de 2023, a réaffirmé fermement son refus de toute collaboration avec le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Avec son ton tranché, le leader de la plateforme Alternance 2023 a martelé :

« Jamais je ne serai son vice-président, jamais son Premier ministre, jamais son ministre. »
Une déclaration qui illustre la posture résolument intransigeante de celui qui continue de revendiquer une légitimité issue, selon lui, du vote populaire.

Dans une dénonciation sans filtre du régime actuel, le Pr. Ondo Ossa accuse la transition de prolonger le système Bongo-PDG sous une nouvelle façade militaire. Il oppose à la « force militaire » qu’incarne Oligui Nguema, sa propre « légitimité populaire ». Une vision qui alimente une fracture persistante dans le paysage politique post-coup d’État.

🧭 Le regard de Com d’Afrik :

Cette sortie musclée du Pr. Ondo Ossa révèle les lignes de faille qui structurent la politique gabonaise actuelle. Loin de n’être qu’un simple rejet d’un poste gouvernemental, c’est une stratégie de positionnement symbolique et politique. En s’opposant frontalement à toute intégration dans l’exécutif de transition, l’universitaire construit une alternative radicale, en rupture avec les compromis qui brouillent souvent les lignes entre opposition et pouvoir.

Il faut aussi y lire une volonté de préserver une stature morale, dans un contexte où plusieurs figures politiques ont récemment rallié la majorité. Ondo Ossa veut incarner une opposition « pure », ce qui pourrait séduire une partie de l’opinion en quête de cohérence, à l’approche des prochaines élections locales et générales.

Mais cette posture, bien que courageuse pour certains, interroge aussi sur sa capacité à transformer cette légitimité revendiquée en force politique concrète, dans un environnement contrôlé par un pouvoir de transition encore largement accepté par la population.

À 71 ans, Ondo Ossa ne lâche rien. Il ne cherche plus à convaincre l’appareil d’État, mais à rallier les consciences.