Dans le cadre de la reconquête de l’espace public, les autorités locales de Port-Gentil ont mené, le 26 juin 2025, une nouvelle vague de démo
Dans le cadre de la reconquête de l’espace public, les autorités locales de Port-Gentil ont mené, le 26 juin 2025, une nouvelle vague de démolitions d’installations jugées illégales dans plusieurs quartiers : Fort-de-l’Eau, Massuku, Cora-Wood et Île Mandji.
Initiée le 12 juin dans le quartier Maracana (1er arrondissement), cette opération vise à libérer le domaine public occupé sans titre foncier ou autorisation légale. À Cora-Wood, c’est notamment un opérateur économique, dont l’activité nuisait à l’environnement (pollution de la mangrove, obstructions de canalisations), qui a vu ses installations démantelées.
🎯 Faire respecter l’autorité publique
Pour Jean Gilbert Magnoungou, délégué spécial du 1er arrondissement, il ne s’agit pas d’une action précipitée : « Les habitants ont été avertis à plusieurs reprises depuis plus d’un an. Ne pas réagir, c’est défier l’autorité », a-t-il affirmé.
⚠️ Des familles démunies et en colère
Mais sur le terrain, la réalité humaine est plus contrastée. Des familles affirment n’avoir reçu aucun avis formel. Sylvain Minkue, président du collectif des habitants du carrefour Fort-de-l’Eau, évoque un sentiment de trahison et d’injustice : « Les Gabonais ont aussi le droit à un toit. Nous n’avons jamais été informés officiellement de cette opération. »
🟠 Le regard de Com d’Afrik
L’opération de déguerpissement à Port-Gentil pose une question cruciale : comment concilier exigence d’urbanisme et justice sociale ?
La reconquête des espaces publics illégalement occupés est un impératif dans une ville en expansion, soumise à de fortes pressions démographiques et environnementales. Néanmoins, l’absence d’un accompagnement social structuré dans ce processus soulève des inquiétudes.
Que faire des familles délogées ? Quelles solutions alternatives leur sont proposées ? Comment garantir que ces actions ne soient pas perçues comme une punition, mais comme une restructuration inclusive ?
Le défi, pour les autorités, n’est pas seulement de réorganiser l’espace urbain, mais de le faire sans sacrifier les populations les plus vulnérables. À défaut, le risque est grand de substituer à l’anarchie urbaine une frustration sociale durable. C’est un équilibre délicat, mais essentiel, si l’on veut bâtir un modèle de développement urbain réellement équitable.
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