Alors que les opérations de déguerpissement continuent de secouer Libreville, une délégation composée de figures connues de la société civile
Alors que les opérations de déguerpissement continuent de secouer Libreville, une délégation composée de figures connues de la société civile — Georges Mpaga, Pierre Mintsa et Aminata Ondo — aurait été mandatée par le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour recenser les populations sinistrées.
C’est dans le cadre de cette mission que ces membres du Comité de médiation et facilitation se sont rendus sur les lieux des déguerpissements, notamment à Plaine-Orèty, où ils ont rencontré des familles toujours sous le choc. Sur place, leur message fut clair : le chef de l’État serait en colère contre les autorités locales pour leur mauvaise gestion du dossier, en particulier concernant la question de l’indemnisation des habitants.
Une sortie qui n’a pas tardé à provoquer une réaction ferme de l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, qui s’est publiquement désolidarisé de l’opération et a dénoncé ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique de la société civile. Il interroge : Qui a réellement donné l’ordre d’utiliser le génie militaire ? Où sont les documents officiels ? Et pourquoi agir alors qu’une procédure judiciaire était encore en cours ?
Plusieurs voix se sont jointes à celle de l’ex-PM, dénonçant une démarche qualifiée d’ »opportuniste », voire de « spectacle politique ». D’aucuns parlent de figures civiles jouant les porte-voix du pouvoir, bien plus que de véritables médiateurs indépendants.
🔍 Le regard de Com d’Afrik
En tant que média engagé pour une information lucide et sans complaisance, Com d’Afrik s’interroge sur la frontière de plus en plus floue entre société civile et pouvoir exécutif.
La société civile, dans sa définition première, tire sa force de l’indépendance, de la spontanéité d’action et de la défense désintéressée des droits fondamentaux. Lorsqu’elle semble attendre un mandat présidentiel pour se mobiliser, une question cruciale se pose : à quel moment devient-elle un relais politique plutôt qu’un contre-pouvoir ?
La séquence actuelle révèle un malaise profond : une défiance croissante des citoyens vis-à-vis de ceux qui, hier encore, se présentaient comme leur voix. Cette situation interpelle sur la nécessité de repenser le rôle, les moyens et les garde-fous de la société civile gabonaise à l’heure de la Transition.
Le terrain de Plaine-Orèty n’est pas qu’un champ de ruines : c’est aussi un miroir tendu à notre démocratie en construction.
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