Pétrole russe : le Gabon, maillon clé du réseau de contournement des sanctions ?

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Pétrole russe : le Gabon, maillon clé du réseau de contournement des sanctions ?

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Depuis le durcissement des sanctions occidentales contre Moscou, la Russie a mis en place des circuits parallèles pour continuer à exporter son pétrole. Dans ce dispositif de « shadow shipping », le Gabon s’est imposé comme une plateforme logistique discrète mais stratégique.

Au centre du système : le registre maritime du Gabon. En moins de deux ans, il s’est enrichi de plus de 100 pétroliers, dont beaucoup appartenaient auparavant à des opérateurs russes ou à des sociétés offshore basées à Dubaï, telles qu’Intershipping Services.

Le changement de pavillon permet à ces navires de poursuivre leurs activités à l’abri des sanctions occidentales. Le pavillon gabonais, jugé moins contraignant que d’autres registres internationaux, attire les armateurs souhaitant dissimuler l’origine ou la destination de leurs cargaisons.

Ces tankers, souvent anciens et non assurés, utilisent des pratiques opaques : transferts de cargaisons en mer, désactivation des transpondeurs AIS, changements fréquents d’identité. Une stratégie qui brouille les pistes pour les régulateurs et facilite le maintien des flux d’hydrocarbures russes vers des pays tiers.

L’Union européenne et le Royaume-Uni ont déjà exprimé leurs inquiétudes sur les risques liés aux pavillons de complaisance, qui pourraient accroître la surveillance internationale sur le Gabon.

Le regard de Com d’Afrik

Si le rôle du Gabon dans cette logistique parallèle confère au pays une influence stratégique dans le commerce maritime mondial, il soulève aussi des questions majeures de gouvernance et de réputation internationale.

La manne économique générée par l’enregistrement des navires ne doit pas masquer les risques : pressions diplomatiques, isolement réglementaire et potentielles sanctions indirectes si le pays est perçu comme facilitant le contournement des embargos.

Le défi pour le Gabon sera d’équilibrer les retombées économiques de son registre maritime avec des exigences accrues de transparence et de conformité internationale, afin d’éviter que cet avantage stratégique ne devienne un fardeau diplomatique.

 

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