Libreville – Le 25 mars 2025 Le Gabon renforce son contrôle sur son secteur pétrolier. Après le rachat d’Assala Energy en juin 2024,
Libreville – Le 25 mars 2025
Le Gabon renforce son contrôle sur son secteur pétrolier. Après le rachat d’Assala Energy en juin 2024, c’est au tour de Tullow Oil Gabon SA de passer sous pavillon national. Une manœuvre qui soulève des interrogations : quels sont les objectifs réels du gouvernement ? Quelle est la stratégie économique derrière ces acquisitions ? Et surtout, quels impacts pour le pays ?
Reprendre la main sur les ressources stratégiques
Le rachat d’Assala Energy et de Tullow Oil Gabon SA s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer la souveraineté économique et énergétique du Gabon. Assala, qui représentait 25 % de la production nationale, et Tullow Oil Gabon, avec ses 12 200 barils/jour en 2023, jouent un rôle clé dans le paysage pétrolier gabonais. En reprenant le contrôle de ces actifs, l’État entend maximiser ses revenus et mieux maîtriser l’exploitation de ses ressources naturelles.
Des impacts économiques et sociaux directs
Ces acquisitions pourraient réduire la fuite des capitaux et garantir que les bénéfices issus du pétrole restent au Gabon. En 2023, Assala Energy a généré environ 166 milliards de FCFA de bénéfices, une somme qui, avec cette nationalisation, pourrait désormais profiter directement aux finances publiques.
Outre l’enjeu économique, l’impact social est également mis en avant. La Gabon Oil Company (GOC), qui pilote ces rachats, prévoit d’investir 45 milliards de FCFA dans des projets sociaux, notamment pour le développement de la ville de Gamba, une zone fortement impactée par l’exploitation pétrolière. L’objectif : améliorer les infrastructures locales et réduire le chômage.
Une stratégie qui doit être accompagnée de réformes structurelles
Pour que ces rachats portent leurs fruits, plusieurs défis devront être relevés :
- Une gestion efficace et transparente
L’histoire africaine regorge d’exemples de nationalisations mal gérées. Il est impératif d’éviter les écueils de la mauvaise gouvernance et de garantir que ces rachats ne deviennent pas un gouffre financier.
- Un investissement massif dans le capital humain
Nationaliser, oui, mais encore faut-il avoir les compétences techniques pour gérer et exploiter ces infrastructures. Le Gabon devra renforcer la formation de sa main-d’œuvre pour limiter la dépendance aux expatriés.
- Une diversification économique nécessaire
Si l’objectif est de renforcer la souveraineté économique, le pays doit veiller à ne pas renforcer sa dépendance au pétrole. Les revenus issus de ces acquisitions doivent être réinvestis dans d’autres secteurs pour assurer un développement durable.
🔍 Le regard Com d’Afrik
Derrière ces rachats, le Gabon envoie un signal fort : celui d’un pays qui veut reprendre la maîtrise de son économie et ne plus se contenter d’être un simple exportateur de matières premières. Cependant, le succès de cette stratégie dépendra de la gestion qui en sera faite. Si la transparence et l’efficacité sont au rendez-vous, ces acquisitions pourraient marquer un tournant majeur pour l’économie gabonaise. Dans le cas contraire, elles risquent de se transformer en fardeau financier.
L’État gabonais a posé ses cartes sur la table. Reste à voir comment il les jouera. Affaire à suivre.
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