Hier, les acteurs de la pêche artisanale se sont réunis à l’auditorium du ministère des Eaux et Forêts pour réfléchir à une stratégie visant
Hier, les acteurs de la pêche artisanale se sont réunis à l’auditorium du ministère des Eaux et Forêts pour réfléchir à une stratégie visant à renforcer ce secteur clé. L’objectif est clair : réduire les importations annuelles de poisson, évaluées à 25 000 tonnes, et valoriser pleinement la pêche artisanale dans l’économie nationale.
Toutefois, une réalité persiste : les nationaux sont largement minoritaires dans cette filière. Selon la Direction générale de la Pêche et de l’Aquaculture, seuls 1 989 Gabonais sont officiellement enregistrés, soit 37,9 % des opérateurs, contre 62,1 % d’étrangers, principalement des ressortissants ouest-africains.
Si ce secteur est essentiel pour l’emploi durable, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il fait face à plusieurs contraintes majeures. Jean de Dieu Mapaga, président de la Fédération des acteurs de la pêche artisanale, souligne le manque de structuration, la faible organisation des nationaux, et l’absence d’équipements adaptés. Les pêcheurs gabonais dépendent encore largement des expatriés pour la formation aux métiers spécialisés (horboriste, poissonnier, fileyeur, etc.).
De plus, aucun équipement n’est fabriqué localement, ce qui oblige à importer du matériel à des coûts élevés. Le prix du carburant, en forte hausse, et le flou autour des zones de pêche, notamment à proximité des aires marines protégées, compliquent encore davantage l’exercice de cette activité.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Cette réunion met en lumière un défi crucial : comment garantir aux Gabonais une place forte et durable dans un secteur stratégique pour l’économie et la souveraineté alimentaire du pays ?
La faible participation des nationaux révèle non seulement un problème de formation et d’accès aux ressources, mais aussi un retard dans l’organisation et la structuration du secteur. La dépendance à l’importation d’équipements et aux compétences étrangères fragilise la filière.
Pour inverser cette tendance, il est urgent de mettre en place un cadre structurant avec des politiques claires d’appui à la formation locale et au développement d’une industrie nationale d’équipement. La délimitation précise des zones de pêche et la gestion durable des ressources marines devront aussi être prioritaires pour concilier activité économique et préservation environnementale.
Le Gabon dispose d’un potentiel naturel immense ; il doit désormais investir dans le capital humain et les infrastructures pour que la pêche artisanale devienne une véritable source d’emploi, de croissance et d’autonomie alimentaire.
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