Nigeria : le départ des multinationales, un revers ou une opportunité de souveraineté économique ?

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Nigeria : le départ des multinationales, un revers ou une opportunité de souveraineté économique ?

  La réforme financière lancée par le président Bola Tinubu, bien qu’ambitieuse, n’a pas encore convaincu les géants de l’industrie mondiale. E

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La réforme financière lancée par le président Bola Tinubu, bien qu’ambitieuse, n’a pas encore convaincu les géants de l’industrie mondiale. En quête de stabilité monétaire et de rationalisation économique, le Nigeria a vu défiler une vague de départs d’entreprises emblématiques telles que Diageo, GSK, ou encore Unilever. En cause : une inflation galopante, une dévaluation du naira, la montée en flèche des coûts d’exploitation et un climat des affaires encore instable.

L’exemple le plus marquant reste celui de Guinness Nigeria, filiale du groupe britannique Diageo, dont les bénéfices de 15,65 milliards de nairas en 2022 ont laissé place à une perte de 18,16 milliards en 2023. Face à ces résultats, Diageo a annoncé, début 2024, son retrait partiel du marché nigérian. Une décision symptomatique d’un désengagement stratégique croissant de la part de plusieurs multinationales, préférant d’autres marchés africains jugés plus viables.

Et pourtant, malgré ces signaux d’alerte, de nombreux économistes estiment que le Nigeria reste une puissance économique en recomposition, dont les réformes pourraient porter leurs fruits à moyen terme. Mais cela suffira-t-il à inverser la tendance et convaincre de nouveaux investisseurs de miser sur le géant ouest-africain ?

📰 Le regard de Com d’Afrik

Le départ en série des multinationales du Nigeria est un symptôme d’un malaise plus profond. Il met en lumière les fragilités structurelles de la première économie d’Afrique, mais aussi les limites d’une dépendance prolongée à l’égard des capitaux étrangers. Si ces sorties peuvent à première vue apparaître comme une perte majeure, elles offrent paradoxalement au pays une occasion historique de rebattre les cartes.

Le Nigeria doit maintenant démontrer qu’il peut devenir maître de son destin économique, en misant sur la production locale, l’innovation, et un environnement des affaires plus attractif pour les PME, les start-ups et les investisseurs panafricains. Ce départ des grands groupes occidentaux peut être un électrochoc salutaire, si et seulement si le gouvernement mise sur des politiques cohérentes, transparentes et inclusives.

En définitive, le vrai pari de Tinubu ne sera pas de retenir les multinationales à tout prix, mais d’attirer une nouvelle génération d’investisseurs capables de bâtir une croissance durable, enracinée dans les réalités africaines.

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