Niger : Amnesty International alerte sur une répression croissante depuis le coup d’État

Arrestations arbitraires, menaces contre la presse, suppression des libertés… Amnesty International tire la sonnette d’alarme sur la situation des droits humains au Niger. Dans un rapport publié le 18 mars, l’ONG dénonce une dérive autoritaire du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) depuis le putsch du 26 juillet 2023.

La promesse du général Abdourahamane Tiani de respecter l’État de droit semble aujourd’hui désavouée par une réalité bien plus sombre : répression des opposants, censure médiatique, et restriction des libertés publiques. La suspension de la Constitution de 2010, l’interdiction des partis politiques et la promulgation de lois liberticides, comme la loi sur la cybercriminalité ou encore l’élargissement des infractions terroristes, marquent un net recul des droits fondamentaux.

L’isolement du Niger sur la scène internationale se renforce avec le retrait du pays de la CEDEAO et de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), aux côtés du Mali et du Burkina Faso. Cette reconfiguration géopolitique, bien qu’affirmée comme une stratégie de souveraineté, soulève des inquiétudes quant à l’avenir politique et économique de la région.

Le regard de Com d’Afrik

L’accélération de la répression au Niger pose une question cruciale : peut-on prôner la souveraineté en muselant toute opposition ? L’évolution politique du pays laisse craindre un isolement diplomatique et une perte de repères institutionnels. Si le CNSP cherche à affermir son pouvoir, le prix à payer pourrait être la privation des libertés fondamentales et un climat d’instabilité durable. Alors que le Sahel est confronté à des défis majeurs, l’affaiblissement de l’État de droit risque de freiner toute perspective de développement et d’exacerber les tensions sociales.