Mozambique : 25 juin 1975, la fin de cinq siècles de colonisation portugaise

Le 25 juin 1975, le Mozambique devient un État indépendant après des siècles de domination portugaise. Depuis l’arrivée de Vasco de Gama à la fin du XVe siècle, le pays était devenu un carrefour majeur du commerce des épices, de l’or, de l’ivoire et de la traite esclavagiste. À partir du XIXe siècle, la colonisation devient plus brutale : exploitation des ressources naturelles, travail forcé, discrimination raciale, tandis que la Conférence de Berlin scelle l’ancrage du Portugal en Afrique.

Pendant des décennies, la résistance locale s’intensifie malgré la répression sanglante. Le FRELIMO (Front de libération du Mozambique), créé en 1962 à Dar es Salam, devient le fer de lance de la lutte pour l’indépendance. À partir du 25 septembre 1964, la lutte armée s’amplifie, inspirée par d’autres combats de libération en Afrique. L’assassinat du président du FRELIMO, Eduardo Mondlane en 1969, ainsi que le massacre de Wiriyamu en 1972 où plus de 385 personnes furent exécutées, finiront par attirer l’attention du monde entier.

C’est la Révolution des œillets à Lisbonne, en avril 1974, qui ouvrira la voie à la fin du conflit. Le 25 juin 1975, Samora Machel devient le premier président du Mozambique indépendant.

Pourtant, à l’heure où le pays souffle les bougies de son indépendance, de nombreux défis subsistent. À la fin de la colonisation, 93% de la population est analphabète, le pays ne compte que 171 médecins pour plus de 10 millions d’habitants, tandis que la majeure partie de l’élite coloniale quitte le pays. Le Mozambique plonge rapidement dans une longue guerre civile (1977–1992), tandis que le conflit de la Guerre froide s’invite à Maputo.

Aujourd’hui encore, malgré la paix conclue en 1992, la menace terroriste à Cabo Delgado, les tensions sociales, ainsi que la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles pèsent lourdement sur l’avenir du pays.

🔍 Le regard de Com d’Afrik

Pour Com d’Afrik, le Mozambique incarne à la fois la force du combat anticolonial en Afrique et le poids des héritages douloureux du passé. Son indépendance repose sur le sacrifice de millions de Mozambicains ayant lutté pour la liberté, tandis que l’État issu de la décolonisation peine à garantir une stabilité sociale et économique durable. Ce pays où le peuple a su s’unir face à la brutalité du joug portugais est aujourd’hui à la croisée des chemins : assumer son passé tout en préparant un futur où la richesse du sol bénéficie à tous, sans laisser place à la résurgence des conflits du passé.
C’est tout l’enjeu du Mozambique du XXIe siècle.