Un jugement historique est tombé à Nouakchott. L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné en appel à 15 ans de prison ferme pour e
Un jugement historique est tombé à Nouakchott. L’ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné en appel à 15 ans de prison ferme pour enrichissement illicite, à la suite d’une vaste enquête portant sur sa gestion des fonds publics pendant ses dix années au pouvoir.
C’est une première en Mauritanie : un ancien chef d’État jugé et lourdement sanctionné pour des faits de corruption présumée, dans un procès sous haute tension politique.
L’ancien président a toujours clamé son innocence, dénonçant un complot politique orchestré, selon lui, par son successeur et ancien compagnon de route, Mohamed Ould Ghazouani. Les deux hommes, autrefois unis par un long compagnonnage politique et militaire, sont désormais adversaires.
🔍 L’enquête parlementaire révèle que Mohamed Ould Abdel Aziz aurait accumulé 67 millions d’euros durant son mandat. Ironie du sort : c’est lui-même qui avait initié en 2016 la loi anti-corruption qui sert aujourd’hui à le juger.
🧭 Le regard de Com d’Afrik
Ce verdict marque un tournant majeur dans la gouvernance en Afrique de l’Ouest. Il pose une question fondamentale : assiste-t-on à un renforcement de l’indépendance de la justice mauritanienne ou à une instrumentalisation politique du droit ?
Le cas Ould Abdel Aziz illustre également les tensions structurelles entre anciens alliés devenus rivaux dans des systèmes politiques encore marqués par des logiques de loyauté personnelle plus que par des institutions solides.
La condamnation d’un ex-président est un signal fort. Mais la justice sera-t-elle aussi sévère et transparente pour d’autres hauts responsables dans la région ? Le précédent mauritanien pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle ère de redevabilité politique, si et seulement si l’exemple ne reste pas isolé.
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