Maroc : un Aïd el-Kebir sans sacrifice, un tournant inédit dans les traditions

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Maroc : un Aïd el-Kebir sans sacrifice, un tournant inédit dans les traditions

  Ce vendredi 6 juin, le Maroc célèbre l’Aïd el-Kebir, fête majeure du calendrier musulman, dans un contexte exceptionnel. À la suite d’un app

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Ce vendredi 6 juin, le Maroc célèbre l’Aïd el-Kebir, fête majeure du calendrier musulman, dans un contexte exceptionnel. À la suite d’un appel historique du roi Mohammed VI, les Marocains sont invités à renoncer au traditionnel sacrifice du mouton. En cause : un cheptel fragilisé par des années de sécheresse persistante et une flambée des prix des aliments pour bétail.

Dans les marchés, l’ambiance est inédite. Moins d’effervescence, des abattoirs au ralenti et des mesures strictes mises en place pour empêcher le contournement de la directive royale. Saisie de bétail, fermeture de marchés, contrôle renforcé du transport des animaux : les autorités veillent au respect de cette décision inhabituelle mais salutaire.

Dans les foyers, la tradition se réinvente. Beaucoup ont fait le choix de célébrer autrement : en famille, autour de plats alternatifs à base de viande, dans un esprit de solidarité et d’égalité sociale.

📰 Le regard de Com d’Afrik :

Cette décision marque un tournant culturel et symbolique fort. Pour la première fois à l’échelle nationale, l’acte rituel du sacrifice est suspendu par raison d’État – un choix qui met la préservation des ressources au cœur de la tradition.

Le roi Mohammed VI pose un acte de leadership éclairé, qui rappelle que la foi peut s’adapter au réel. À l’heure où les conséquences du dérèglement climatique bousculent même les pratiques les plus enracinées, cette posture s’inscrit dans une vision de long terme : celle d’un Maroc qui place la durabilité au-dessus des automatismes rituels.

Plus encore, cette initiative participe à une réflexion plus large sur la justice sociale dans les rites religieux : que signifie célébrer quand une partie de la population n’a plus les moyens d’accéder au symbole même de la fête ? En renonçant au sacrifice, le royaume fait le choix de l’unité, de la compassion et de l’équité.

 

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