En pleine tourmente médiatique autour des déguerpissements à Plaine-Orety et Derrière l’Assemblée nationale, le ministre de l’Habitat, de l’U
En pleine tourmente médiatique autour des déguerpissements à Plaine-Orety et Derrière l’Assemblée nationale, le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre, Ludovic Megne Ndong, s’est exprimé dans une interview accordée à L’Union. Face aux critiques, il justifie l’opération en évoquant l’urgence de moderniser les infrastructures étatiques et la nécessité de libérer les terrains pour la construction de la Cité administrative et du boulevard de la Transition.
Selon le ministre, ces travaux permettront à l’État de mettre fin aux locations onéreuses — estimées à 30 milliards de FCFA par an — tout en améliorant la qualité des services publics. Il insiste également sur le calendrier choisi : une période de faible pluviométrie, idéale pour démarrer des chantiers d’envergure, malgré la coïncidence avec les examens scolaires.
Quant aux populations touchées, Ludovic Megne Ndong assure que des évaluations sont en cours pour identifier les personnes indemnisées, et que des solutions de relogement sont activement recherchées. « L’État ne laissera pas ses enfants dans la rue », affirme-t-il.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Cette sortie médiatique du ministre traduit un effort de pédagogie politique, dans un contexte où la colère sociale gronde. Si les ambitions infrastructurelles de l’État sont louables, la méthode interroge : précipitation des opérations, communication tardive, et absence de garanties concrètes pour les déplacés.
Le discours ministériel met en avant un changement de cap, une volonté de rompre avec les promesses non tenues du passé — ces « éléphants blancs » symboles de l’inaction. Mais la confiance ne se décrète pas, elle se construit. Or, l’opacité autour des indemnisations et le flou des solutions de relogement entretiennent un malaise légitime au sein des populations affectées.
L’État veut aller vite. Mais aller vite sans préparation sociale ni transparence juridique, c’est risquer de creuser davantage le fossé entre réformes structurelles et justice sociale.
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