Libreville : UDB au 5e arrondissement, un risque d’implosion interne qui inquiète

Alors que l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) tente de s’implanter dans la capitale gabonaise, les tensions montent déjà dans le 5e arrondissement de Libreville. Des nominations controversées, des ambitions personnelles exacerbées et un silence inquiétant du principal acteur local alimentent les frustrations au sein d’un parti encore en phase de structuration officielle.

À peine lancée, la dynamique territoriale de l’UDB dans ce secteur électoral stratégique se heurte à des critiques sévères. La désignation des commissaires politiques, perçue comme précipitée et peu concertée, fait grincer des dents chez les militants et sympathisants, fragilisant la légitimité des cadres locaux. Dans un arrondissement historiquement disputé, où des partis bien ancrés comme le PDG dominent, la méthode choisie par l’UDB soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

Le silence d’Arsène Edouard Nkoghe, Délégué Spécial et figure montante du parti, alimente encore plus le malaise. Ancien député et leader respecté pour son engagement social, il semble aujourd’hui absent publiquement, laissant planer un doute sur sa réelle implication. Cette réserve peut s’interpréter tant comme un malaise profond que comme une posture stratégique dans un contexte interne déjà fragilisé.

Entre rivalités d’ambitions et menaces de fragmentation, l’UDB au 5e arrondissement se trouve à la croisée des chemins. Sans une intervention claire et rapide de la direction nationale pour rétablir un dialogue constructif et apaiser les tensions, le risque d’une fracture majeure est réel. À l’approche d’élections cruciales, cette situation pourrait compromettre durablement les chances du parti dans une zone électorale clé.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Ce cas illustre à quel point l’implantation politique ne peut se réduire à des nominations top-down, surtout dans un contexte aussi compétitif que Libreville. L’absence de concertation réelle, couplée à un leadership local en retrait, fragilise la cohésion interne et compromet la crédibilité d’un parti en construction.

L’UDB doit impérativement repenser sa stratégie locale, en privilégiant l’écoute, la co-construction et la mobilisation réelle des bases. Au-delà des ambitions individuelles, c’est la capacité à fédérer durablement autour d’un projet commun qui fera la différence.

Ce moment critique est aussi une opportunité : la manière dont la direction nationale répondra à cette crise interne en dira long sur la maturité politique du parti et sur sa capacité à s’imposer durablement dans le paysage gabonais.