Dans le cadre de sa politique d’assainissement et de modernisation de l’espace urbain, le Délégué Spécial de Libreville, Adrien Nguema Mba, a
Dans le cadre de sa politique d’assainissement et de modernisation de l’espace urbain, le Délégué Spécial de Libreville, Adrien Nguema Mba, a annoncé l’interdiction officielle de la vente ambulante de nourriture sur toute l’étendue du territoire communal.
Appuyée sur la loi organique n°001/2014 du 15 juin 2015 et l’arrêté municipal n°001/2000, cette mesure vise à lutter contre l’insalubrité et protéger la santé des consommateurs, souvent exposés à des pratiques alimentaires sans contrôle sanitaire.
C’est donc la fin des “Nike”, “Soya”, “Coupé-coupé” ou du café ambulant dans les rues de la capitale. Une décision qui, si elle est saluée par certains pour sa fermeté, suscite l’inquiétude chez les vendeurs informels, dont la survie économique dépend directement de cette activité.
📰 Le regard de Com d’Afrik
Cette décision municipale marque un tournant symbolique dans la gestion urbaine de Libreville. Elle vient rompre avec des décennies de tolérance informelle, où l’État a souvent fermé les yeux sur l’occupation illégale de l’espace public, en particulier par des acteurs économiques précaires.
Mais le courage politique d’interdire ne saurait suffire. Il faut désormais aller plus loin : proposer des solutions d’insertion économique, des zones aménagées, des cadres de régulation adaptés. Car interdire sans alternative reviendrait à pénaliser la pauvreté, et non à la traiter.
Ce que la mairie engage, c’est un bras de fer entre santé publique et urgence sociale. Une démarche légitime sur le fond, mais qui appelle à un accompagnement rigoureux sur la forme. Les vendeurs ambulants ne sont pas des délinquants, mais des citoyens confrontés à une économie de survie.
Dans un Libreville en mutation, cette mesure doit être l’amorce d’un nouveau pacte entre modernisation et inclusion. Sinon, elle risque de creuser un fossé entre les institutions et les populations qu’elles sont censées servir.
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