Liberté de la presse au Gabon : quand certains magistrats semblent ignorer la loi

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Liberté de la presse au Gabon : quand certains magistrats semblent ignorer la loi

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Temps de lecture : 2 min

 

Alors que le Gabon progresse au 41e rang mondial du classement de Reporters sans frontières (RSF), un incident soulève de vives inquiétudes quant à l’effectivité de la dépénalisation du délit de presse dans notre pays.

Le 4 juin 2025, Harold Leckat Igassela, directeur de publication de Gabon Media Time, a été convoqué par la Brigade des transports aériens suite à une plainte pour « diffamation, injures publiques et atteinte à l’honneur ». Une procédure ordonnée par le parquet, qui viole de manière flagrante les dispositions en vigueur : le délit de presse est dépénalisé depuis 2018.

Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. D’autres journalistes – de Dépêche 241, L’Aube, ou Échos du Nord – ont aussi été illégalement convoqués ou poursuivis pénalement. Pourtant, la loi est claire : les infractions commises par voie de presse ne relèvent plus du pénal, mais de la régulation administrative via la Haute autorité de la communication (HAC).

👁️ Le regard de Com d’Afrik

Ce que révèle cette situation, au-delà de l’absurdité procédurale, c’est un malaise profond dans la culture judiciaire gabonaise. Malgré les réformes, certains magistrats résistent à l’évolution du droit, comme si le fait que la presse échappe à leur contrôle direct constituait une atteinte à leur autorité.

Le recours abusif à la procédure pénale traduit une nostalgie judiciaire d’un temps où les journalistes étaient aisément criminalisés, au mépris des libertés fondamentales. C’est une dérive grave, d’autant plus alarmante qu’elle survient dans un contexte où le Gabon cherche à rétablir sa crédibilité démocratique à l’international.

Ce n’est pas seulement une affaire de presse. C’est une question d’État de droit. Dans une République moderne, nul n’est au-dessus de la loi, pas même un magistrat. La dépénalisation du délit de presse n’est pas une faveur accordée aux journalistes : c’est une garantie démocratique, adoptée, publiée, et désormais incontournable.

📌 Com d’Afrik rappelle que la liberté de la presse ne peut être négociée ni suspendue au bon vouloir de quelques nostalgiques du bâillon judiciaire.

 

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