Les Nana Benz du Togo réinventent la musique vaudou avec leur nouvel album « Sé Nam »

Depuis leur percée internationale il y a deux ans, les Nana Benz du Togo continuent d’étonner par leur approche unique de la musique vaudou. Mélangeant instruments de récupération et sons numériques, ils donnent naissance à un univers sonore à la fois organique et digital, qui affirme une identité artistique forte et engagée.

En 2023, le groupe a relevé un défi inédit : se produire 21 fois en un mois, sur des scènes variées, une expérience qui a renforcé leur endurance et affiné leur performance. Leur nouvel album, « Sé Nam » (qui signifie « écoute-moi » en mina), est un hommage au lien communautaire, à la culture vaudou et à des convictions profondes, notamment en faveur de la nature et de l’égalité des genres.

À travers des instruments aussi insolites que des tuyaux en PVC ou des marmites de grand-mère, le groupe explore de nouveaux territoires sonores, portés par la production de Peter Solo, figure incontournable du vaudou moderne. Ce projet, à la fois musical et sociétal, incarne une transe moderne, portée par un féminisme affirmé et une défense engagée de la nature.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Les Nana Benz du Togo illustrent parfaitement comment la tradition peut se réinventer pour s’adapter aux dynamiques contemporaines, tout en restant fidèle à son essence. Leur démarche artistique n’est pas seulement un exploit musical : elle est une véritable prise de position culturelle et sociale.

Dans un contexte africain où les questions d’identité, d’égalité et d’environnement prennent une importance croissante, le groupe offre un exemple puissant d’expression artistique engagée. Leur travail interroge le rôle de la musique comme vecteur de changement social, capable de rassembler communautés et générations autour de causes communes.

Com d’Afrik voit dans « Sé Nam » un manifeste pour un art africain à la fois moderne et ancré dans ses racines, qui dialogue avec le monde tout en affirmant ses spécificités. Ce projet contribue à démultiplier la visibilité de la culture vaudou, souvent méconnue ou caricaturée, et à valoriser la voix des femmes dans cet univers traditionnel.