Être un pays producteur de pétrole ne signifie pas être à l’abri des pénuries de carburant. Le Niger en fait actuellement l’amère expérience. Depu
Être un pays producteur de pétrole ne signifie pas être à l’abri des pénuries de carburant. Le Niger en fait actuellement l’amère expérience. Depuis plusieurs semaines, l’essence Super, la plus consommée dans le pays, est devenue introuvable dans de nombreuses villes, y compris la capitale, Niamey. En cause, une combinaison de facteurs : une demande intérieure en forte hausse, l’effondrement du marché noir qui représentait près de 50 % des approvisionnements, et une production nationale qui n’a pas suivi le rythme.
Le Niger, dirigé par le général Abdourahamane Tiani, dispose d’une unique raffinerie, la Soraz, qui peine à répondre aux besoins nationaux. Résultat : des files interminables devant les stations-service encore approvisionnées et une économie ralentie. Pour combler le déficit, la Société nigérienne des produits pétroliers (Sonidep) tente d’importer du carburant, notamment depuis le Togo, mais l’acheminement est compliqué par la situation sécuritaire dans la région.
🔎 Le regard de Com d’Afrik
Cette crise met en lumière une contradiction majeure : un pays producteur de pétrole peut manquer d’essence si ses infrastructures ne sont pas adaptées. La dépendance historique au marché noir en provenance du Nigeria a masqué cette faiblesse pendant des années. Mais aujourd’hui, avec la suppression des subventions au Nigeria et la baisse des prix au Niger, la consommation explose tandis que l’offre reste limitée. Le défi pour Niamey est désormais d’investir dans ses capacités de raffinage et de diversification de ses sources d’approvisionnement. À l’heure où l’Afrique cherche à renforcer son indépendance énergétique, le cas nigérien illustre l’urgence d’une stratégie plus robuste pour éviter que cette richesse pétrolière ne se transforme en un fardeau économique.
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