Le Gabon est‑il devenu une éponge culturelle ?

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Le Gabon est‑il devenu une éponge culturelle ?

  À l’heure où la mondialisation accélère les échanges, où internet devient le lieu où tout converge — YouTube, TikTok, Instagram, Netflix —, u

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Temps de lecture : 2 min

 

À l’heure où la mondialisation accélère les échanges, où internet devient le lieu où tout converge — YouTube, TikTok, Instagram, Netflix —, une question s’impose : le Gabon est‑il encore maître de son identité culturelle ? Ou devient‑il peu à peu une éponge, absorbant tout ce qui vient d’ailleurs, sans recul ni discernement ?

Aujourd’hui, des modèles venus du Nigeria, de Côte d’Ivoire ou d’ailleurs influencent nos habitudes du quotidien. Dans les mariages, par exemple, la richesse des cérémonies propres aux peuples Fang, Punu, Nzebi, Téké est de plus en plus éclipsée par des tenues d’inspiration nigériane, des perles ivoiriennes ou des danses popularisées par les réseaux sociaux. Les chants, tenues et rituels spécifiques à nos ethnies deviennent plus rares, tandis que la célébration du mariage devient davantage une vitrine du « moderne » qu’une affirmation du patrimoine.

Même la langue n’échappe pas à ce bouleversement. Le terme « beignet », jadis familier, devient peu à peu « aloco », tandis que des expressions importées (« champion, faut sciencer » ; « c’est gâté » ; « c’est doux » ; « yafoy ») remplacent des tournures locales. Ce métissage linguistique traduit à la fois la richesse des échanges entre pays africains, mais pose la question de la sauvegarde de nos idiomes ancestraux.

Ce mimétisme s’observe à tous les niveaux du quotidien : du vêtement à la langue, en passant par la danse, les chants, les rites initiatiques, tout semble glisser peu à peu vers une standardisation culturelle où l’héritage local devient accessoire. Et si, à force de s’inspirer des autres, nous finissions par oublier de transmettre ce que nous sommes ?

Le regard de Com d’Afrik

Pour Com d’Afrik, la question dépasse la simple nostalgie du passé. Elle nous invite à réfléchir à l’équilibre délicat entre ouverture au monde et affirmation de soi. Le Gabon, comme d’autres nations du continent, est à la croisée des chemins : choisira‑t‑il de préserver l’authenticité de son héritage tout en accueillant les influences extérieures, ou s’effacera‑t‑il peu à peu derrière des modèles dominants ? À l’heure où la jeunesse construit son identité à coups de tendances venues d’ailleurs, l’enjeu devient crucial : repenser la transmission du patrimoine immatériel gabonais, garantir que les mots de nos aînés, nos danses, nos chants et nos mythes continuent à nourrir le présent. Car s’ouvrir au monde ne signifie pas renoncer à soi‑même.

 

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