L’Afrique face à l’intelligence artificielle : du consommateur à créateur d’innovation

Longtemps perçue comme un terrain de consommation technologique, l’Afrique amorce un virage stratégique vers la production et la maîtrise de l’intelligence artificielle (IA). Selon certaines projections, le continent pourrait générer jusqu’à 2 900 milliards de dollars grâce à l’IA d’ici 2030. Un potentiel colossal qui exige des engagements politiques forts et des investissements massifs.

C’est dans cet esprit que Kigali, la capitale du Rwanda, a accueilli les 3 et 4 avril derniers le tout premier sommet mondial de l’intelligence artificielle en Afrique. Une initiative forte, qui positionne le Rwanda comme un précurseur technologique sur le continent et envoie un message clair : “L’Afrique ne veut plus seulement consommer l’innovation, elle veut désormais la produire.”

À cette occasion, Francis Kombe, Directeur général de EthiXPERT, une organisation panafricaine œuvrant pour l’éthique de la recherche, a souligné la nécessité de développer une IA respectueuse des réalités sociales, culturelles et linguistiques africaines. De quoi imaginer un avenir où les assistants virtuels parleront wolof, lingala ou swahili, et répondront aux besoins spécifiques des populations locales.

Le regard de Com d’Afrik

Le continent africain n’a plus le luxe de rester à la traîne dans cette nouvelle révolution industrielle. L’intelligence artificielle peut – si elle est bien encadrée – devenir un levier de transformation sociale, économique et éducative, à condition que les gouvernements fassent de l’innovation une priorité stratégique. Les initiatives comme celle du Rwanda montrent qu’une voie africaine de l’IA est possible, inclusive, éthique et ancrée dans les réalités du continent. Mais attention : pour que cette ambition ne reste pas un simple slogan, il faudra former des talents, bâtir des infrastructures numériques solides, et garantir une gouvernance transparente des données. L’heure est à l’action.