La Guinée équatoriale face au défi de la diversification économique

Malabo, 21 juillet 2025 — La Banque mondiale vient de publier son Economic Update annuel consacré à la Guinée équatoriale. Ce rapport met en lumière les tendances récentes de l’économie nationale, tout en soulignant les défis structurels auxquels le pays est confronté dans un contexte post-pétrolier.

Après des décennies de dépendance aux hydrocarbures, la Guinée équatoriale entre dans une phase cruciale. Si la croissance du PIB a affiché un léger rebond en 2024, tirée notamment par les secteurs des services et de la construction, cette reprise reste fragile et inégalement répartie. Le rapport appelle à une diversification économique urgente et à un recentrage sur le capital humain, notamment à travers l’éducation, la santé et les politiques actives de l’emploi.

L’étude met également en garde contre une montée de la pauvreté, exacerbée par l’inflation et le ralentissement de la création d’emplois de qualité. Les inégalités régionales persistent, tout comme la vulnérabilité des ménages aux chocs externes. Dans ce contexte, la Banque mondiale insiste sur la nécessité d’une meilleure gouvernance économique, d’un climat des affaires plus favorable et d’un engagement plus fort en faveur de la transparence budgétaire.

« La Guinée équatoriale dispose des ressources nécessaires pour engager sa transformation structurelle, mais il est impératif de renforcer les institutions, d’investir dans les citoyens et de stimuler le secteur privé », souligne Cheick Fantamady Kanté, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Guinée équatoriale.

Le rapport se veut également un outil d’aide à la décision, destiné aux autorités nationales, aux partenaires techniques et financiers ainsi qu’aux acteurs du secteur privé. Il propose plusieurs pistes de réforme, notamment dans les domaines de la fiscalité, de l’éducation technique et de la décentralisation des investissements publics.

Le regard de Com d’Afrik

Ce Economic Update agit comme un miroir lucide : il reflète à la fois les progrès timides et les retards criants d’un pays à la croisée des chemins. Ce qui frappe dans cette édition, c’est l’urgence silencieuse d’un nouveau pacte national entre État, secteur privé et société civile. Le pétrole ne suffit plus à faire tenir ensemble les ambitions et les réalités. Pour que la Guinée équatoriale devienne résiliente, elle devra miser sur ses talents, sur une gouvernance modernisée et sur une économie ouverte et inclusive. L’avenir se jouera autant dans les salles de classe que dans les conseils d’administration.

— La rédaction