En Afrique de l’Ouest, une drogue bon marché mais terriblement addictive sème le chaos : le kush. Ce stupéfiant, principalement constitué de
En Afrique de l’Ouest, une drogue bon marché mais terriblement addictive sème le chaos : le kush. Ce stupéfiant, principalement constitué de cannabinoïdes synthétiques, est devenu un fléau social majeur. De Freetown à Dakar, des milliers de jeunes ont déjà perdu la vie, victimes de ses effets dévastateurs. Pourtant, aucun bilan officiel n’a pu être établi à ce jour.
Le 4 avril 2024, face à l’ampleur du désastre, le président de Sierra Leone Julius Maada Bio décrétait l’état d’urgence nationale, dénonçant les conséquences destructrices du kush sur la jeunesse et l’avenir même de son pays. Une année plus tard, l’alerte reste plus que jamais d’actualité.
D’après un rapport de Global Initiative, tout aurait commencé avec Mister OM, un ressortissant nigérian expulsé du Royaume-Uni. Dès 2017, il aurait inondé la Sierra Leone de produits chimiques synthétiques vendus sous le nom de K2, amorçant ainsi l’engrenage. Moins cher que le cannabis traditionnel et bien plus addictif, le kush s’est répandu à une vitesse fulgurante dans les communautés les plus vulnérables.
Le regard de Com d’Afrik
Ce que révèle la crise du kush, c’est une fragilité profonde des politiques publiques de santé et de prévention en Afrique de l’Ouest. Cette drogue ne frappe pas seulement des corps, elle détruit des familles, des communautés et tout un potentiel générationnel.
L’indifférence ou l’impuissance face à ce phénomène est alarmante. Les États de la région doivent coopérer urgemment, non seulement pour démanteler les réseaux de distribution, mais aussi pour mettre en place des programmes d’éducation, de soins et de réinsertion pour les jeunes consommateurs.
Plus largement, cette crise souligne un problème de déconnexion entre les jeunesses africaines et leurs dirigeants. Tant que les réponses resteront répressives et ponctuelles, les trafiquants auront toujours une longueur d’avance. Le combat contre le kush est aussi un combat pour une jeunesse protégée, éduquée et écoutée.
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