Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, est en proie à une urbanisation anarchique et incontrôlée, un phénomène amplifié par
Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, est en proie à une urbanisation anarchique et incontrôlée, un phénomène amplifié par une croissance démographique exponentielle. Dès l’aube, sous la chaleur de la saison sèche, des habitants du quartier Abattoire, aux abords de la rivière N’Djili, travaillent ensemble pour limiter les dégâts des inondations fréquentes. En collaboration avec l’ingénieur Mounir Ferchichi, mandaté par l’Agence française de développement, les résidents nettoient les caniveaux et construisent des murs pour protéger leurs maisons des eaux de crue. Mais ce projet, bien que salutaire, n’est qu’un pansement temporaire sur des blessures plus profondes.
Kinshasa, avec ses 17 millions d’habitants, souffre de l’urbanisation rapide et mal maîtrisée. De plus en plus d’habitations sont construites sur des terrains inadaptés, notamment près des rivières et des collines fragiles, ce qui accentue les risques de glissements de terrain et d’inondations. Francis Lelo Nzuzi, professeur d’urbanisme à l’Université de Kinshasa, met en garde contre l’« ingérabilité » de la ville si des mesures urgentes ne sont pas prises pour réguler cette croissance incontrôlée. En outre, la gestion des déchets reste un défi majeur, contribuant à l’obstruction des cours d’eau, déjà fragilisés par l’urbanisation.
En dépit de ces difficultés, Kinshasa demeure un pôle d’attraction, notamment pour les populations rurales fuyant les conflits dans d’autres régions du pays. Cependant, cette urbanisation rapide s’accompagne de conditions de vie précaires : un accès limité à l’eau potable, des logements souvent situés dans des zones à risque, et une économie dominée par le secteur informel. Malgré cela, les Kinois continuent de s’accrocher à leur rêve d’une vie meilleure, malgré les défis quotidiens.
Le regard de Com d’Afrik
Kinshasa, cette mégalopole en pleine expansion, incarne à la fois l’espoir et les frustrations de millions de Congolais. Le défi majeur pour la capitale congolaise n’est pas seulement l’urbanisation sauvage, mais l’incapacité des autorités à mettre en place une gestion durable et inclusive de cette croissance. L’initiative de renforcer la résilience face aux inondations est nécessaire, mais elle ne pourra suffire à long terme sans une réflexion globale sur l’urbanisme, la gestion des ressources naturelles et la régulation des infrastructures. À Kinshasa, l’urgence est de transformer l’urbanisation chaotique en un projet réfléchi et respectueux de l’environnement, tout en répondant aux besoins d’une population en constante augmentation.
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