Ce mercredi 25 juin, des milliers de Kényans sont à nouveau descendus dans les rues du pays pour honorer la mémoire des victimes du 25 juin 2
Ce mercredi 25 juin, des milliers de Kényans sont à nouveau descendus dans les rues du pays pour honorer la mémoire des victimes du 25 juin 2024, journée où la jeunesse avait défié le pouvoir en dénonçant la hausse du coût de la vie et une loi de finances jugée injuste.
À Nairobi, peu après 10h30, la tension devient palpable. Les premières grenades lacrymogènes éclatent avenue Moi. Les voitures de police filent à vive allure tandis que la foule, rassemblée depuis le début de la matinée, tente de trouver refuge parmi les rues mal pavées du centre‑ville.
Un an plus tôt, le 25 juin 2024, des milliers de manifestants avaient pris d’assaut le Parlement pour dénoncer une loi de finances aux effets redoutés. Le bilan de ce mouvement avait été lourd : environ soixante morts, plus de 80 disparus – probablement enlevés par la police, selon des organisations de défense des droits de l’Homme. Aujourd’hui, malgré le poids du passé, la jeunesse kényane reste mobilisée, quitte à affronter à nouveau la brutalité du régime.
Le regard de Com d’Afrik
Ce nouveau chapitre de la contestation kényane traduit une rupture majeure entre la jeunesse du pays et le pouvoir en place. Plus qu’une colère liée à la vie chère, c’est un rejet profond du cynisme politique et de la brutalité policière que crie la rue. Au Kenya comme ailleurs en Afrique, l’aspiration à plus de justice, de transparence et de respect des libertés devient irrépressible. Si le poids des armes tente de museler les revendications, la mémoire du peuple restera plus forte que la peur. Et c’est justement de cette mémoire collective que naîtra, tôt ou tard, le changement.
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