L’arrestation et le placement en détention préventive de Moussa Mara, ancien Premier ministre malien, le 1er août dernier, ont déclenché une vague de réactions aussi large qu’inattendue.

Cette fois-ci, ce ne sont pas uniquement les voix de l’opposition ou de la société civile organisée qui s’élèvent, mais aussi celles de simples citoyens, exprimant un ras-le-bol inédit depuis l’instauration de la transition militaire dirigée par Assimi Goïta.

📝 Le regard de Com d’Afrik :

Ce nouvel épisode marque un glissement inquiétant dans la gouvernance malienne. L’arrestation d’une figure politique connue pour son engagement républicain, dans un contexte de faible transparence judiciaire, pose la question de la dérive autoritaire du régime de transition.

Pour de nombreux Maliens, cette arrestation ne relève plus de la seule stratégie sécuritaire ou de la lutte contre la corruption, mais d’un réglage politique. Signe d’un essoufflement du consensus populaire autour de la junte, cette situation met Assimi Goïta face à un défi majeur : maintenir la stabilité sans étouffer les voix discordantes.

Alors que les transitions militaires en Afrique de l’Ouest justifient souvent leur légitimité par la promesse de restaurer l’État de droit, l’arrestation de Moussa Mara apparaît pour beaucoup comme un signal d’alerte démocratique.