Dans une tribune incisive, le journaliste et écrivain Elgas revient sur les désillusions précoces du pouvoir incarné par Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko.
À peine plus d’un an après leur arrivée triomphale aux commandes de l’État sénégalais, les critiques fusent :
➡️ Promesses non tenues,
➡️ Discours clivants,
➡️ Tentation de recentralisation du pouvoir,
➡️ Ambiguïtés sur les libertés publiques.
Ce qui devait symboliser un renouveau démocratique et une rupture générationnelle semble déjà confronté à la complexité du réel, à la verticalité du pouvoir, et à l’usure prématurée des alliances.
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🔎 Le regard de Com d’Afrik
Ce moment politique illustre un phénomène bien connu en Afrique comme ailleurs : la difficulté à gouverner après avoir séduit. Le projet de « rupture » porté par Diomaye et Sonko, fort d’une légitimité populaire et générationnelle, se heurte désormais à l’appareil d’État, aux exigences de résultats, et aux attentes sociales pressantes.
Plus encore, la tentation d’un discours de combat permanent, hérité de l’opposition, semble difficilement compatible avec les exigences d’apaisement et de construction nationale. La cohabitation politique atypique entre un président peu loquace et un Premier ministre très visible brouille le message gouvernemental et alimente les incertitudes.
Le Sénégal reste un pays-pivot de la démocratie ouest-africaine. La vigilance citoyenne et le rôle des contre-pouvoirs seront décisifs pour préserver les acquis démocratiques, alors que l’alternance de 2024 avait suscité un immense espoir au-delà même des frontières.