La société canadienne Millennial Potash Corp. vient de franchir une étape majeure dans le développement de son projet minier à Banio, dans le sud du Gabon. Elle a bouclé avec succès une levée de fonds privée de près de 4,1 milliards de FCFA (soit 9,2 millions de dollars canadiens), destinée à accélérer les travaux d’exploration et soutenir ses activités opérationnelles.

Cette opération s’est matérialisée par l’émission de près de 6 millions d’unités financières, comprenant chacune une action et un demi-bon de souscription. Ce mécanisme offre aux investisseurs la possibilité d’acquérir ultérieurement des actions à un prix prédéfini.

Parmi les investisseurs stratégiques figure The Quaternary Group Ltd., désormais l’un des principaux actionnaires de Millennial Potash, avec une participation potentielle supérieure à 30 % en cas d’exercice de l’ensemble des bons de souscription.

Un signal fort pour l’industrie minière gabonaise.

🔎 Le regard de Com d’Afrik

Cette levée de fonds confirme l’intérêt croissant des investisseurs internationaux pour les ressources stratégiques du Gabon, en particulier la potasse, élément clé pour l’industrie des engrais et la sécurité alimentaire mondiale.

Le projet de Banio ne se limite pas à une simple opération minière : il représente une opportunité géoéconomique majeure pour le Gabon. Situé dans une zone encore peu exploitée, ce gisement pourrait, à terme, repositionner le pays comme un acteur incontournable sur le marché africain — voire mondial — des fertilisants.

Mais au-delà des annonces, plusieurs enjeux méritent attention :

• Quel sera le niveau de transformation locale envisagé ?

• Quelles retombées économiques réelles pour les populations riveraines ?

• Quelle transparence dans la gouvernance du projet ?

Si le financement est un pas décisif, la capacité du Gabon à encadrer, structurer et tirer parti de ce type d’investissements déterminera la réussite de ce projet à long terme. Dans un contexte de diversification économique post-pétrole, la potasse pourrait bien devenir un levier de souveraineté industrielle.